|
Né en 1940 à Kadkan près de Neyshâbour, Mohammad Rezâ Shafii Kadkani, poète, homme de lettres, professeur et chercheur littéraire contemporain iranien, a commencé sa carrière en poésie classique. Cependant, inspiré par la nouvelle poésie persane, en particulier celle, érudite, riche et aux tons épiques de Mehdi Akhavân Sâless, il s’est aussi graduellement essayé au vers libre.
Kadkani, pour qui la poésie est une « résurrection du langage », est un poète engagé dont la poésie reflète la société iranienne dans une langue lyrique, au symbolisme prononcé.
Dar koush-e bâgh-hâye Neyshâbour (Dans les sentiers des jardins de Neyshâbour), son premier recueil de poèmes est pour beaucoup, l’un de ses meilleurs ouvrages.
Dans Nécessité, poème extrait de ce recueil, il parle de son amour (peut-être de l’Imâm Mahdi) dont l’arrivée lui est indispensable.
Il vient, Il vient :
À l’image du printemps, de tous côtés
Le mur, soit
Le barbelé, soit
Il ne cède.
Il vient.
Il ne lâche pas pied.
Oh,
Laisse-moi,
Dans ce désert,
Être une goutte de pluie
Qui présage au sol sa venue
Ou la gorge d’une petite alouette
Qui, en plein hiver,
Parle du pouliot printanier.
Au moment où, de cette balle de plomb
La goutte
Chaque goutte
Toutes les gouttes
De son sang,
Offrent à la musique répétée de la neige,
Un refrain pourpre.
31 mars 1970