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Au début de l’invasion irakienne, les forces armées de ce pays s’avancent vers l’ouest de l’Iran à partir de plusieurs points d’entrée. Celles qui pénètrent à partir des frontières de Tchazzâbeh [1] arrivent à prendre la région de Bostân pour ensuite menacer la sécurité de la zone de Soussanguerd [2]. Durant les 10 premiers jours d’octobre 1980, l’armée ennemie attaque et menace Hamidieh
[3] et Soussanguerd, ainsi que la colline d’Allah-o Akbar, mais ces opérations échouent. Mais le 14 octobre, la ville de Bostân [4] et la colline d’Allah-o Akbar sont finalement occupées par les Irakiens. A cette même date, quelques unités blindées de la troupe 9 irakienne se sont positionnées au sud de Hoveyzeh ; en outre, le commandement irakien poste la majorité des troupes irakiennes sur les axes sud, nommément de Mehrân à Shalamtcheh, ce qui menace dès lors sérieusement la sécurité de l’ouest et plus particulièrement celle de Soussanguerd. Une vaste attaque irakienne contre Soussanguerd aboutissant à l’encerclement de la ville est lancée au milieu du mois de novembre.
Cependant, grâce à la résistance farouche de plusieurs centaines de miliciens volontaires, les Irakiens doivent reculer et certaines zones sont libérées trois jours plus tard. Le troisième jour de l’encerclement, les chars irakiens appuyés par plusieurs chasseurs pénètrent dans la ville et les Irakiens réussissent à assurer leurs positions à différents points stratégiques. Dès l’entrée des forces ennemies dans la ville, l’armée (artesh) et le Sepâh de l’Iran entament des contre-attaques visant à affaiblir la puissance militaire des troupes installées pour ensuite les chasser hors de la ville. Grâce aux sacrifices des combattants de la troupe blindée 92, les forces iraniennes capturées sont libérées ; elles viennent donc s’ajouter aux unités opérationnelles pour les fortifier de plus en plus. En outre, ces unités sont appuyées par les chasseurs de la force aérienne : la région de Soussanguerd est le théâtre d’un dur combat aérien.
Les chasseurs irakiens bombardent notamment les bases du Sepâh installées dans la région de Hamidieh et Soussanguerd. Pour contrer les représailles, les combattants de la force aérienne réalisent plusieurs missions afin d’insécuriser les zones occupées. Selon une déclaration officielle des forces aériennes iraniennes datée du 18 novembre 1980, les bombardiers iraniens infligent d’importantes pertes à l’armée ennemie durant ces missions ; en voici la liste en ordre chronologique :
- 14 novembre : 9 dépôts de munitions de guerre sont complètement détruits et plus de 50 soldats sont tués ou blessés.
- 15 novembre : 3 chars et 2 dépôts de munitions sont anéantis, et près de 210 soldats irakiens sont tués ou blessés.
16 novembre : 22 chars et 50 dépôts de munitions sont anéantis ; en outre, 2 postes de garde sont complètement détruits.
17 novembre : 50 chars, 40 canons et 8 camions sont anéantis, et près de 660 soldats irakiens sont tués, blessés ou capturés.
Le 17 novembre dans l’après-midi, suite à une vaste opération iranienne, les forces ennemies sont contraintes de reculer jusqu’au sud de Karkheh-Kour. Durant cette opération conjointement accomplie par les forces de l’armée et du Sepâh, les Irakiens quittent leurs positions dans les régions de Soussanguerd, Bostân et Hamidieh aussi bien que les collines d’Allah-o Akbar.
Source :
Amiriân, Mohammad, Seyri dar târikh-e djang-e Irân-Arâgh (Aperçu sur l’Histoire de la guerre Iran-Irak), 5 vol., Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.
[1] Région située au nord-ouest de Bostân, dans la province du Khouzestân.
[2] Ville située à 55 kilomètres d’Ahvâz et à 28 kilomètres de Bostân.
[3] Village situé à 35 kilomètres d’Ahvâz.
[4] Ville située à 85 kilomètres de l’ouest d’Ahvâz.