N° 133, décembre 2016

Nouvelles sacrées (XXXVI)
La marine iranienne et la Défense sacrée (2)


Khadidjeh Nâderi Beni


Photos : Navires de la marine iranienne

Le 7 novembre, à 23 h, profitant de l’obscurité, les forces spéciales débarquent et les équipements sont transférés à la plate-forme d’Al-Bakr ; une heure plus tard, un second débarquement est organisé à la plate-forme d’Al-Omayyeh. L’un des navires quitte alors la zone opérationnelle pour rentrer à la base de Boushehr. Deux vedettes lance-torpilles demeurent dans la zone pour des raisons de sécurité.

Durant l’accomplissement de la mission, les radars iraniens détectent trois navires ennemis qui se rapprochent de la zone opérationnelle : les deux vedettes iraniennes appuyées par Peykân engagent le combat pour empêcher les navires irakiens de s’approcher des plates-formes. La vedette Peykân dissimulée derrière des installations de la plate-forme d’Omayyeh arrive à tendre une embuscade à l’un des navires qui subit des dommages et coule. Les deux autres navires qui parviennent à s’éloigner vers le sud sont pourchassés par les vedettes iraniennes. Le second navire irakien est également gravement malmené et coule sans pouvoir quitter les eaux de Khour Abdollâh, mais le troisième navire s’échappe.

Aussitôt après cette mission, la vedette Peykân se rend à la base de Boushehr pour se ravitailler en eau, nourriture, munitions et carburant pour retourner ensuite rapidement dans la zone opérationnelle pour contribuer à la sécurisation maritime de la région. Le lendemain, le projet d’installation d’explosifs sur les deux plates-formes étant achevé, les commandos embarquent sur la vedette Peykân. Selon la carte d’opération, tous les explosifs sont prêts à être activés avant que les commandos ne débarquent. Le matin du 8 novembre, les deux plates-formes irakiennes sont le théâtre de plusieurs violentes explosions qui entraînent leur destruction complète. Durant les huit années de guerre, ces plates-formes devenues inactives cesseront de transporter ou d’exporter du pétrole irakien. Avec cette énorme perte, l’Irak perd une bonne partie de ses recettes pétrolières. La chute des revenus pétroliers affecte lourdement l’économie du pays durant le conflit.

Selon les experts, les opérations d’Ashkân et de Safari ont d’autres conséquences importantes, dont celles-ci : 1) le commerce maritime de l’Irak est désormais cantonné aux ports de Bassora, de Fâv et d’Omm-ol-Ghasr ; 2) la marine iranienne confirme sa supériorité dans les eaux du golfe Persique, la mer d’Oman et le détroit de Hormoz ; 3) l’Iran fait installer des postes de garde sur les plates-formes d’Al-Bakr et d’Al-Omayyeh ; 4) Malgré le conflit, l’Iran poursuit ses activités maritimes en sécurité.

Durant les années de guerre, la Marine iranienne déploie plusieurs bases militaires dans les espaces maritimes stratégiques du sud dont les îles de Lâvân, Syri, Abou-Moussâ, Fârsi et les plates-formes pétrolières de Nowrouz, Forouzân, Abouzar, Nasr et Salmân. Plusieurs unités de fusiliers marins équipés sont postées sur ces bases fortifiées par des installations défensives. Les forces navales iraniennes ont pour mission la protection permanente des sites stratégiques de la marine, la participation à des opérations défensives ou contre-offensives et la participation aux opérations aéronavales. Cette protection maritime est considérablement renforcée entre 1986 et 1987 ; durant cette période, afin de résister à l’intensification des offensives irakiennes contre les plates-formes iraniennes, la marine d’Iran doit lancer un grand nombre de contre-offensives qui sont pour la plupart victorieuses.

Voici une liste des activités de la marine iranienne durant la guerre : 1) la marine maîtrise complètement les espaces maritimes de la République Islamique au sud du pays ; elle arrive donc à prévenir toute menace éventuelle et à surveiller ainsi les limites des espaces maritimes iraniens ; 2) la marine iranienne assure la sécurité de la navigation en assurant sa mainmise sur les ports et les installations portuaires aussi bien que sur le trafic et les routes maritimes ; 3) la marine joue également un rôle de premier plan dans la protection des biens importés et exportés par les voies maritimes. En outre, les forces navales iraniennes escortent tous les navires pétroliers pour les protéger contre toute attaque ou tentative ennemies. Grâce à cette protection permanente durant la guerre, l’Iran arrive à continuer en sécurité ses activités de commerce maritime, dont l’exportation de pétrole.

 

Sources :


- Amiriân, Mohammad, Seyri dar târikh-e djang-e Iran-Arâgh (Aperçu sur l’histoire de la guerre Iran-Irak), 5 vol., Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.


- Mansouri, Madjid, "Amalyât-e Ashkân" (L’opération Ashkân), in Mâhnâmeh-ye Artesh (Mensuel de l’armée), n ’b0 393, 2013.


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