N° 142, septembre 2017

Les attractions touristiques de la province de Kermânshâh


Hamideh Haghighatmanesh


La montagne Bisotoun

Kermânshâh est l’une des plus anciennes provinces de l’Iran située à l’ouest du pays. Avec une superficie de 24 640 km², elle est la 17e province de l’Iran en termes de superficie. Elle comprend quatorze villes principales, dont Kermânshâh, chef-lieu de la province, Eslâmâbâd-e Gharb, Pâveh, Javânroud, Ghasr-e Shirin, Sar Pol-e Zahâb, Sahneh, Songhor et Harsin. Selon les documents historiques et les découvertes archéologiques, cette province est habitée depuis l’âge de fer. Aujourd’hui, environ trois mille œuvres archéologiques de périodes historiques et antiques variées y ont été découvertes. Région d’importance entre le plateau iranien et la Mésopotamie, elle a notamment abrité des capitales mède, achéménide et sassanide. De ces dynasties, il demeure entre autres nombreux vestiges, les sites de Tagh-e Bostân, Bisotoun et son épigraphe et le temple d’Anâhitâ.

Le climat de cette province montagneuse est varié : à titre d’exemple, le climat de Ghasr-e Shirin est chaud, celui de Songhor et Pâveh plutôt froid, et celui de Kermânshâh et Eslâmâbâd-e Gharb est modéré. Plus de la moitié de l’étendue de la province est couverte de hautes montagnes. La province étant située en plein cœur des montagnes du Zagros, elle possède aussi une faune très variée due aux variations de l’altitude.

 

Farhâd-Tarâsh

Les attractions historiques et naturelles de la province
Bisotoun

 

La montagne Bisotoun abrite la plus grande épigraphe sur roc du monde, qui est également le premier texte connu d’Iran. Cette épigraphe, datant de l’époque achéménide, est située près de la ville de Harsin, gravée sur la montagne Bisotoun. Document archéologique narrant l’un des épisodes fondateurs de l’Histoire de la Perse, il revient sur les conquêtes de Darius Ier l’Achéménide en trois langues : le vieux-perse, l’élamite et l’akkadien. Le texte en vieux-perse comprend 414 lignes en cinq colonnes ; le texte élamite, 593 lignes en huit colonnes, et le texte akkadien en comporte 112. L’inscription a été illustrée d’un bas-relief représentant Darius et deux aides grandeur nature, entourés de dix personnages hauts d’un mètre représentant les peuples conquis. Ahourâ Mazdâ plane au-dessus de la scène, donnant sa bénédiction au roi.

Tâgh-e Bostân

 

Farhâd-Tarâsh

 

A l’ouest de la gravure et du bas-relief de Darius sur la montagne Bisotoun, un grand mur rocheux a été gravé. D’une hauteur de presque 45 m et d’une largeur d’environ 200 m, il date de la période sassanide. A l’époque, la construction d’une citadelle sur ces lieux avait été ordonnée par le roi sassanide, mais ce dernier mourut et la citadelle demeura inachevée. Selon la célèbre légende poétique développée dans son Khosro o Shirin par le poète Nezâmi, un homme d’humble condition, Farhâd, tailleur de pierre, tombé amoureux de Shirin, une princesse promise au roi, avait obtenu de ce dernier le droit d’épouser sa bien-aimée à condition de tailler et de creuser la montagne Bisotoun jusqu’à y trouver de l’eau. Après avoir passé de longues années à cette tâche, Farhâd découvrit l’eau et alla voir le roi Khosro pour lui annoncer la nouvelle, mais le roi lui annonça en retour la nouvelle de la mort de Shirin. Désespéré, Farhâd lança son outil de taille en l’air, l’outil lui retombant dessus, il mourut sur le coup.

 

Temple d’Anâhitâ

Tâgh-e Bostân

 

Le site de Tâgh-e Bostân est un complexe comprenant plusieurs épigraphes sur roc de la période sassanide. Ce site est situé au nord-ouest de la ville de Kermânshâh. Doté d’une grande valeur artistique et historique, ses épigraphes et bas-reliefs comprennent notamment des scènes historiques dont les couronnements de Khosrow Parviz, d’Ardeshir II, de Shâhpour II et Shâhpour III, ainsi que quelques épigraphes en pahlavi. La montagne et les sources de l’endroit, dont une aménagée en petit lac, en font, au-delà de son intérêt archéologique, un lieu de randonnée agréable. Ce site comprend également deux grottes sculptées à l’entrée desquelles des bas-reliefs sassanides montrant des scènes royales sont à visiter. Il est situé au pied d’une montagne de la chaîne du Zagros à la sortie de Kermânshâh. Deux arbres de vie et deux figures ailées féminines entourent l’entrée de la grotte principale. La seconde grotte est beaucoup plus sobre ; ni l’entrée ni les parois latérales ne sont décorées. À droite de la seconde grotte se trouve un bas-relief représentant l’investiture d’Ardeshir II entouré de Mithra et d’Ahourâ Mazdâ.

Citadelle de Yazdgerd

 

Temple d’Anâhitâ

 

Un temple dédié à l’ange-déesse (izad) Anâhitâ, déesse des eaux, de l’abondance, de la beauté et de la fécondité, est à visiter dans la ville de Kangavâr. Perché sur un rocher, son panorama s’ouvre sur la plaine de Kangâvar. Anâhitâ était une gardienne divine très révérée avant l’islam. Les vestiges de ce temple splendide, qui est l’un des plus grands monuments de pierre en Iran, datent des époques parthe et sassanide. Des épigraphes sassanides ont été gravées à certains endroits du temple. À l’instar d’autres constructions monumentales perses comme Persépolis, le temple a été construit sur une plateforme surélevée. Les origines du site remontent à la période parthe, comme en attestent de multiples tombes, pièces de poterie et pierres ouvragées retrouvées sur place. Le temple continua d’être utilisé pendant la période sassanide, ainsi que le prouvent les traces des restaurations de nombreuses parties portant la signature des techniques en vigueur à cette période.

Epigraphe de Goudarz

Citadelle de Yazdgerd

 

Cette citadelle qui englobait un petit bourg forme un complexe de monuments sassanides, découverts dans la ville de Dalahou. Ce site plutôt vaste, d’une superficie de presque 40 km², a été bâti en hauteur. La citadelle était protégée par des tours en demi-cercles, partiellement debout, d’un diamètre de 2 à 6 mètres et placées à des distances allant de 6 à16 mètres.

 

Epigraphe de Goudarz

 

Il est également possible de visiter au pied du mont Bisotoun un monument parthe, c’est-à-dire les bas-reliefs de Goudarz et de Mehrdad II, deux rois Parthes. Au-dessus de cette œuvre, une épigraphe rédigée en grec représente Goudarz.

 

Tekieh Moâvenolmolk

Tekieh Moâvenolmolk

 

Ce monument datant de l’époque qâdjâre a été bâti selon les principes esthétiques architecturaux du XIXe siècle. Il a été à l’origine édifié pour des cérémonies et des théâtres religieux. Cet édifice possède un travail de tuiles émaillées quasiment unique en son genre, ainsi que de belles couleurs et des fresques murales caractéristiques du style qâdjâr. Aujourd’hui, les deux musées de vêtements et d’anthropologie de la région officient dans ce complexe historique.

 

Tekieh Biglar Beygi

 

Ce tekieh est un grand édifice de vingt-quatre pièces datant de l’époque qâdjâre et situé dans le centre-ville de Kermânshâh. Sans égal dans la région du point de vue de ses ornements en éclats de miroir, la grande salle à l’ouest de la cour, décorée d’épigraphes remontant au règne de Mozaffareddin Shâh (fin XIXe siècle), était utilisée comme hosseynieh. Cet édifice est actuellement le siège du Musée de l’Ecriture de la région.

Tekieh Biglar Beygi

 

Cascade Pirân

 

ville de Sar-e Pol Zahâb, est une des hautes cascades d’Iran, se projetant d’une hauteur d’environ cent mètres. Cette cascade a trois étages et le troisième point de sortie de l’eau, caché par des arbres, est invisible du haut de la cascade.

 

Sar Ab-e Niloufar

 

Ce petit lac, à visiter à presque 20 km au nord-ouest de Kermânshâh, est recouvert de nénuphars dont les feuilles et boutons couvrent une grande partie de l’eau au cours des saisons chaudes de l’année, ce qui donne un charme bucolique aux promenades près de ce lac.

Cascade Pirân

 

Grotte Parow

 

Située à 12 km de la ville de Kermânshâh, cette grotte se trouve à distance égale entre Tâgh-e Bostân et Bisotoun. Au moment de sa découverte en 1971, elle était la plus grande grotte verticale du monde, c’est la raison pour laquelle on l’avait surnommée l’Everest des grottes du monde. Aujourd’hui, bien d’autres grottes plus profondes ont été explorées à travers le monde. Ayant une profondeur de 751 m, elle creuse la montagne Parow, qui culmine à près de 3000 mètres.

 

Grotte Ghouri-Ghal’e

 

C’est la plus grande grotte d’eau en Asie de l’ouest découverte à ce jour, avec une ancienneté de 65 millions d’années, située à 25 km de la ville de Ravânsar, au pied de la montagne Shâhou. Sa longueur est de 12 km et sa profondeur de 3140 m. Cette attraction naturelle est l’un des sites touristiques les plus visités de Ravânsar. Elle possède de belles salles à 1400 et 500 mètres de profondeur, et on y a découvert des objets datant de la fin de l’époque sassanide, dont des récipients argentés, morceaux de poterie et pièces de monnaie.

Sar Ab-e Niloufar

A cette liste, il faut ajouter la Mosquée Jâmeh de Kermânshâh, qui date de la fin de l’époque zand, la Mosquée qâdjâre de Haj Shabaz Khân, la Mosquée qâdjâre d’Emâdodowleh, le caravansérail antique de Ghasr-e Shirin, dont le monument original date de la période sassanide et dont quelques parties comme l’entrée sont encore d’origine ; le caravansérail safavide de Bisotoun, à 30 km au nord-est de Kermânshâh, connu également sous le nom de « Shâh Abbâsi », construit sur l’ordre de Shâh Abbâs Ier (XVIe siècle) ; le caravansérail ilkhanide, construit par les Ilkhanides (XIIIe siècle) sur les vestiges d’une citadelle appartenant au sassanide Khosrow ; les deux caravansérails de Sar Pol-e Zahâb, le premier construit à l’époque safavide et le deuxième datant de la période sassanide sur les ruines d’une citadelle sassanide au nord de la ville de Ghasr-e Shirin ; les vestiges plutôt abîmés de la citadelle de Shâhpour le Sassanide près de Harsin ; la statue de Hercule, gravée en relief dans la montagne dans la région historique de Bisotoun et datant du règne de Mehrdad I le Parthe ; la maison traditionnelle qâdjâre Khâneh-ye Khâjeh Baroukh, à Kermânshâh ; Godin Tappe, site préhistorique situé dans la vallée de Kangâvar ; la colline de Ganj-Darreh, site archéologique à proximité de Harsin ; Gour-Dakhme Eshaghvand, un site archéologique qui reste à explorer situé à environ 25 km au sud de Bisotoun, dont trois tombes creusées dans une façade rocheuse ont été mises à jour ; Tâgh Gara, un édifice architectural singulier ressemblant à un iwan, à 15 km de la ville de Sar Pol-e Zahâb ; le hammam historique de Hassan Khân et celui de Ghal’eh, tous deux datant de l’époque qâjdâre et situés dans le centre-ville de Kangâvar ; le pont safavide de Miânrâhân ; le pont safavide appelé « Shâh Abbâsi » de Bisotoun à l’est de la ville de Bisotoun ; la source Sar-Ab à Ravânsar, qui est à l’origine de la plus importante rivière de la région ; la Grotte Kavat dans la montagne Shâhou et sur la route Kermânshâh-Pâveh, et enfin la Grotte Shekârchiyân, à proximité de l’épigraphe de Darius à Bisotoun. Pour finir, soulignons le bel accueil réservé aux touristes par les habitants chaleureux de cette région, qui ont su garder leurs coutumes ancestrales, notamment dans l’habillement.

Grotte Parow

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