N° 146, janvier 2018

A la découverte des attractions de
la ville de Malâyer


Zahra Shokri


Parc Seyfieh

Malâyer est la plus grande ville de la province de Hamedân en superficie, après la ville de Hamedân, et s’étend sur 3210 km2. Selon le recensement de 2016, elle compte environ 282 000 habitants répartis dans près de 88 000 familles, l’ensemble de l’agglomération comptant plus de 350 000 habitants. Située à 1780 mètres au-dessus du niveau de la mer, au pied des monts Zagros, elle bénéficie d’un climat continental.

Diverses interprétations ont été avancées à propos de l’origine du nom de Malâyer : selon une première hypothèse, il serait né de la contraction des mots « mâl » et « âyer » signifiant respectivement « pays » et « aryen » ; Malâyer signifierait donc "pays aryen". D’autres estiment que le premier nom de la ville étant « Malâguer » (mâl+âguer, signifiant dans le dialecte « lori » « le pays du feu », à cause de l’existence du temple du feu à Noushidjân), ce nom a ensuite évolué pour devenir "Malâyer".

Disposant d’une importante proportion d’espaces verts par habitant, la ville offre aux voyageurs une ambiance de tranquillité et de charme. Ses alentours présentent aussi des paysages magnifiques, où se trouvent plus de 200 villages. Dans le livre Nâder Shâh Afshâr, il est écrit que de Malâyer à Nahâvand, les forêts étaient si denses qu’on ne voyait que rarement le soleil.

L’agriculture est le moteur de l’économie de cette région. Les principaux produits sont le raisin, la noix, l’amande, la prune, l’abricot, et la cerise. Avec une production de près de 250 000 tonnes de raisin par an, Malâyer est l’un des plus grands producteurs de ce fruit en Iran.

D’après les vestiges et selon Hérodote, Ecbatane (ancien nom de Hamedân) était la capitale de la Médie. Par extension, Malâyer et les régions environnantes ont joui d’une grande importance. Sillonnée par l’histoire, la ville de Malâyer est dotée de nombreux monuments historiques qui témoignent de la richesse du passé de la région. Elle possède plusieurs attractions touristiques dont les principales sont les suivantes :

 

Une cascade artificielle, Bâm-e Mâlayer

Le parc Seyfieh

 

Ce morceau de verdure est un beau vieux parc. Situé au nord-est de la ville, au pied du mont Kouhgarmeh, il fut construit en 1925 à la demande de Seyf-od-Dowleh, neveu de Fath Ali Shâh, deuxième souverain de la dynastie qâdjâre, par des architectes italiens. Bien que construit dans un style inspiré de l’architecture italienne, ce parc porte les traces de l’influence à la fois de l’architecture pré-safavide et qâdjâre. Il fait partie des Œuvres Nationales de l’Iran depuis 2005. Ce vaste jardin de 10 hectares est un lieu idéal pour des promenades en famille, avec des platanes centenaires, des statues de pierre, un lac artificiel sur lequel voguent des pédalos, des fontaines… Le parc abrite aussi le tombeau de Seyf-od-Dowleh et un bâtiment qui fut sa résidence.

 

Reproduction de la tour de Pise, Mini-Monde

Le complexe de Bâm-e Malâyer

 

Depuis les collines nord du parc commence Bâm-e Malâyer ("toit de Mâlayer"), point culminant de la ville. Ce lieu offre une vue superbe sur la ville. Bâm-e Malâyer, Djâddeh-ye Salâmat (la Route de la Santé), ainsi que le Mini-Monde forment un complexe de loisirs, un grand projet touristique qui est en cours de réalisation dans un espace de 460 hectares. Le Mini-Monde présente les reproductions de 138 monuments célèbres du monde et de l’Iran tels que la tour Eiffel, la tour de Pise, les chutes du Niagara, Persépolis…

 

Le bazar traditionnel

 

Le centre ville compte un bazar traditionnel couvert, construit en 1846 par Sheikh-ol-Molouk (fils de Fath Ali Shâh Qâdjâr), puis développé par Mehr Ali Khân, Abolqâssem Khân et Mir Fattâh. Il comprend un bazar principal, deux bazars secondaires et quelques timtchehs (complexe économique souvent recouvert d’un toit) et sérails (complexe à étage situé autour d’une cour non couverte, possédant souvent un jardin et un bassin). Le bazar principal est composé de deux râsteh (rue principale) qui se croisent au tchâhârsuq, et de ruelles bordées de magasins et d’ateliers chargés de parfums et de couleurs. Chaque ruelle est consacrée à des produits différents : artisanat, tapis, vaisselle, vêtements, bijoux, épices… Il existe aussi deux caravansérails dans le grand râsteh : Mir Fattâh et Sheikh-ol-Molouk. L’architecture de ce bazar est inspirée de celle des bazars safavides et zands, tel que le bazar Vakil de Shirâz. Le bazar traditionnel de Malâyer a été inscrit aux Œuvres Nationales de l’Iran en 1976.

Reproduction de Persépolis, Mini-Monde

 

La cité antique souterraine de Sâmen

 

Découverte accidentellement en 2005 lors de travaux de pose de câbles, cette cité se trouve sous la petite ville de Sâmen, située à 15km de Malâyer. Cet espace de plus de 3 hectares à une profondeur variable de 3 à 6 mètres par rapport à la surface terrestre, et comprend une soixantaine de pièces reliées par des tunnels. Les archéologues estiment que cette cité, datant de Mithridate 1er (135-195 av. J.-C), fut d’abord un lieu de culte caché. L’analyse des squelettes exhumés montre que cet endroit fut ensuite, à l’époque arsacide, un lieu d’inhumation.

Cité souterraine de Sâmen

 

Nouchidjân

 

Le site archéologique de Nouchidjân, à 20 km au nord-ouest de Malâyer, se trouve sur une colline d’environ 37 mètres de hauteur. Considérés comme l’un des premiers exemples de l’architecture iranienne, les éléments de ce site constituent un important vestige archéologique du pays. Selon les archéologues, sa construction remonte à l’Age du fer et au début de l’installation des Mèdes sur le plateau iranien. Après six saisons de fouilles archéologiques menées de 1346 à 1356 (1967-1977) par l’Institut britannique d’études persanes, les chercheurs finirent par y identifier trois époques : mède, achéménide et arsacide. Les vestiges découverts sur ce site comprennent :

Bazar traditionnel de Mâlayer

- un temple du feu ;

- un temple central ou deuxième temple du feu ;

- une salle hypostyle ou Apâdânâ ;

- des chambres et un débarras ;

- des tunnels ;

- une citadelle

L’existence de deux temples prouve que ce site, outre sa fonction militaire, remplissait une fonction religieuse.

 

Yakhchâl ("glacière") de Mir Fattâh

 

Il s’agit d’une construction en dôme, construite à l’époque qâdjâre par Mir Fattâh, situé à 2 km au sud de Malâyer, et qui servait à stocker de la glace en été. D’une hauteur de 12 m (du sol jusqu’au sommet du dôme), d’une profondeur de 4 m (de la surface jusqu’au réservoir de glace), et d’un diamètre de 12 m, cette glacière possède deux portes : l’une servait à renverser la glace, et l’autre était la porte d’entrée, reliée par l’intermédiaire d’un escalier au réservoir. Cette ingénieuse structure est composée de matériaux de construction tels que des pierres non taillées, et des briques de terre cuite et crue, qui isolaient l’intérieur. Le Yakhchâl de Mir Fattâh a été enregistré aux Œuvres Nationales de l’Iran en 2000.

maison de lotfalian
Fenêtre orossi, maison de Lotfaliân

 

La maison traditionnelle de Lotfaliân

 

Elle se situe dans la rue Shahid Mostafâ Khomeiny, à Malâyer. Profitant de ses relations familiales avec Fath Ali Shâh Qâdjâr, Mosek-ol-Mamâlej, son premier propriétaire, fit appel aux meilleurs architectes de l’époque pour se faire édifier une belle demeure composée de quatre parties : écurie, andarouni (partie privée), birouni (partie publique) et hosseynieh (lieu de prière et de cérémonies religieuses d’Ashoura et Tassou’a). Ce dernier fut plus tard aménagé en habitation par Mortezâ Khân Lotfaliân qui racheta la maison. La façade extérieure de l’édifice, recouverte de torchis, est dépourvue d’ornements et de fenêtres, caractéristique de l’architecture qâdjâre, afin de préserver l’intimité de la famille et réduire le risque d’intrusion. La façade intérieure est munie de fenêtres dites orossi, élément décoratif de l’architecture qâdjâre, aux vitraux multicolores qui, traversés de lumière, projettent de belles couleurs à l’intérieur de la maison. L’entrée de la maison de forme octogonale est reliée par un long corridor au toit, à l’écurie et à une petite cour carrée. Le bâtiment compte deux étages ; le plafond du rez-de-chaussée est voûté et en brique, tandis que celui de l’étage supérieur est plat et en bois. Il existe également un sous-sol appelé « howz-khâneh », un espace de 5 m de large et de 9 m de long supporté par six épaisses colonnes de brique. Il abrite deux bassins en pierre et un qanât (canal souterrain) grâce auxquels l’air ambiant devenait plus frais, ce qui faisait du howz-khâneh un lieu de repos et de détente idéal en été.

Rachetée par l’Organisation du Patrimoine culturel en 2009, la maison de Lotfaliân a été restaurée puis transformée en musée.

Yakhchâl de Mir Fattâh

 

A cette liste, nous pouvons ajouter le parc Kossar, la maison traditionnelle de Mansouri, le mausolée de Baba-Hossein, la tour antique de Sâmen, la forteresse de Dâmoun, la forteresse de Gourâb, la colline de Pari, l’aire protégée de Lachegar, ou encore l’étang d’Âgh-gol.

 


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