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Vous dame insigne, moi galant serviteur
Cœur inhumain, pénitent voyageur
En mon dépit cet amour impossible
M’a fait jurer de délivrer
Jérusalem
Au roi Saint-Louis
Mon cheval, mon épée
Et ma vie de guerrier
Au Seigneur des Batailles
Le roi est mort
Saint-Jean d’Acre est tombée
Aux mains des infidèles
Et dans l’oubli
Jérusalem
Rompues les lignes des armées
Les hampes des étendards brisées
Dispersés les preux chevaliers
Aux nobles causes perdues
Comme l’eau d’un puits séché
Dans le désert
Ils sont maintenant
Brigands errants
Pillant les côtes de Judée
Je fus des leurs
Croisé déchu
Les yeux rougis
La coupe aux lèvres
À la recherche du Léthé
Un cimetière au bord de la mer
Un cavalier fier portant cimeterre
Au galop vers la citadelle
Fait fuir la grève sous ses sabots
Le jour s’achève, le vent élève
Des nuées de sable venues du désert
J’ai abjuré, changé de nom
Pour suivre la poussière
Des coursiers légers
En terre étrangère
Je mourrai là, en pays Maure