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Le village de Darak forme l’une des communes du comté de Zar-Âbâd dans le département de Kenârak. Il se situe à 19 km de Djohlou, chef-lieu de Zar-Âbâd. Ce village est lié à l’est au village côtier de Djod, à l’ouest au village Poshti, au nord à la montagne, et au sud à la mer Makrân.
Abandonnant les habituels itinéraires touristiques, nous prenons une route inconnue pour nous aventurer dans le Sistân et Baloutchestân. La destination est l’un des villages du département de Zar-Âbâd et de la ville de Kenârak qui se trouve au sud de la province du Sistân et Baloutchestân. Cette destination longe le littoral de la mer Makrân ou mer d’Oman, et appelle par sa beauté les visiteurs. Le village de Darak est le lieu de rencontre du désert et de la mer, et son rivage de sable offre un spectacle unique en Iran. On peut y contempler sans se lasser les collines de sable, les rivages, les coraux, les rochers, les montagnes et les forêts environnantes, la nature sauvage et la nature domestiquée, tous rassemblés au même endroit.
Darak possède un rivage vierge et étonnant, situé à 170 km à l’ouest de Tchâbahâr et à 10 km de distance de Zar-Âbâd. Ce village se situe entre deux ports importants du sud, celui de Tchâbahâr et de Bandar-Abbâs, et se trouve aussi sur la route de transit qui va du port de Kenârak à celui de Djâsk.
Les habitants de Darak parlent le baloutche. Grâce aux efforts des habitants et des responsables, ce village a gardé sa pureté et sa beauté. Revers de la médaille, il n’apparaît pas sur les cartes iraniennes et il faut le chercher en anglais, ou encore rechercher l’expression « Côte de Darak » en anglais ou Darak Beach pour le géolocaliser.
Darak est connu pour ses plages extraordinaires. Pourtant, heureusement ou malheureusement, son potentiel touristique n’a jamais été exploité et aucun aménagement touristique n’a été réalisé. C’est un site pour ceux qui recherchent l’authentique et le charme de ce littoral préservé du tourisme.
Les dunes de sable et la côte étendue constituent une belle combinaison pour les amateurs de vélo. Les chemins de cette région conviennent aussi à des activités de loisir motorisées, notamment l’off-road.
Le long de la route de Tchâbahâr au village de Darak se trouvent des panneaux temporaires indiquant l’accès à l’une des plus belles côtes d’Iran. Cette route est elle-même une attraction touristique par les paysages qu’elle présente aux regards, mais aussi par la conduite sportive qu’elle nécessite - il est ainsi préférable de prendre cette route avec une voiture adaptée à tous types de terrain.
Le loisir le plus évident au bord de la mer est la baignade. L’endroit se prête également très bien à toutes sortes d’activités nautiques, du surf à la plongée. Mais encore une fois, aucun aménagement n’ayant été fait, il faut venir équipé.
Le village, en lui-même, vaut aussi le détour. N’hésitez pas sur le chemin à vous arrêter pour un pique-nique sous l’ombre d’un palmier. Les chemins de randonnée abondent et rivalisent d’attrait avec le chemin du littoral. Les randonnées se font dans des forêts et des palmeraies élevées jusqu’au ciel, avec toujours une vue sur la côte de sable et de corail. Les couchers de soleil y sont aussi d’une beauté unique.
La province de Sistân et Baloutchestân est l’une des provinces les plus chaudes d’Iran. Il y pleut rarement, et encore moins en ces années de sécheresse. Néanmoins, le village de Darak bénéficie la majeure partie de l’année d’un climat printanier, dû aux vents rafraîchissants qui proviennent de l’océan Indien.
La meilleure période pour visiter Darak reste le printemps, de son début jusqu’au milieu de saison. Après quoi, la chaleur annonciatrice de l’été pourra diminuer le plaisir de ce voyage. L’été demeure une saison à éviter en raison des températures élevées.
Le début de l’automne est encore chaud dans le Sistân et Baloutchestân, mais les vents de la mousson permettent à Tchâbahâr et aux zones littorales de bénéficier d’un peu plus de fraîcheur. Il est ainsi tout à fait possible de s’y rendre en automne, même s’il est préférable d’attendre la seconde moitié de la saison. L’hiver est aussi une bonne saison pour visiter le village de Darak.
Les habitants de Darak appartiennent à l’ethnie baloutche. Les hommes de ce peuple portent des vêtements larges où le blanc domine avec des pantalons foncés. Les habits des femmes, colorés et superbement ornés, sont notamment renommés pour la finesse de leurs broderies. Les habitants de Darak vivent majoritairement de pêche, mais pratiquent également l’agriculture, activité secondaire. La bonté de ces habitants est proverbiale. Il est courant que les visiteurs et voyageurs soient invités à déguster de délicieux plats locaux, assaisonnés aux épices traditionnelles, où se goûte le savoir-faire culinaire ancestral des femmes du village. Selon les derniers recensements, Darak est peuplé de 407 personnes, composant cent quatre foyers.
L’un des aspects intéressants de la côte du village de Darak est l’existence des collines de sable blanc qui, selon les habitants, possèdent des vertus thérapeutiques pour la guérison des douleurs musculaires et osseuses. Afin de guérir ces douleurs, ils s’allongent sur ce sable tôt le matin, lorsque le soleil brille haut dans le ciel.
Darak est un endroit plutôt vert, et on peut se demander comment les palmiers ont poussé sur ce littoral plutôt désertique et sur la côte de ce village, dont une vaste étendue est recouverte par le désert. C’est une autre des étrangetés du village de Darak : cet endroit niché près de la mer et situé dans une zone chaude et sèche possède de l’eau douce, à quelques dizaines de mètres à peine de la mer. Ici, de l’eau douce existe à moins de deux mètres de profondeur. Cette eau est à l’origine de la forêt et de la variété des espèces tropicales qu’on y retrouve. Les habitants utilisent l’eau douce pour cultiver et récolter la pastèque, le maïs, les palmiers, etc. Côte à côte avec ces fruits, vous verrez également différentes espèces d’acacias nilotica [1] et de figuiers des pagodes [2].
Adresse : province du Sistân et Baloutchestân, département de Kenârak, comté de Zar-Âbâd, village de Darak.
Pour aller à Darak, vous pouvez choisir l’un de ces deux trajets :
- Prendre le chemin qui relie la province Hormozgân et la ville de Bandar-Abbâs à Darak. Auquel cas, vous passerez par les ports de Minâb et de Djâsk.
- Débuter le trajet dans le Sistân et Baloutchestân, en prenant la route qui va de Tchâbahâr à Kenârak, puis vers Zar-Abâd.
Dans tous les cas, le chemin est difficile à trouver et la route présente peu de panneaux indicateurs. Il est donc préférable de se munir d’une bonne carte ou de se renseigner auprès des locaux.
[1] Le gommier rouge (Acacia nilotica ou Vachellia nilotica) est une espèce originaire d’Afrique de l’est et du sous-continent indien, de la famille des Fabaceae, qui pousse également à Tchâbahâr, au sud de l’Iran. Cet arbre a des vertus thérapeutiques.
[2] Le figuier des pagodes est un arbre appartenant au genre Ficus religiosa de la famille des Moracées. C’est un arbre sacré selon l’hindouisme et le bouddhisme.