N° 154, septembre 2018

Sattâr Khân, Sardâr-e Melli


Zeinab Golestâni


Sattâr Khân est né en 1868 dans le village de Djânali dans la province d’Azerbaïdjân, dans une famille de marchands. De 1906 à 1911, durant la Révolution constitutionnelle, il devient l’un des chefs militaires de ce mouvement sous le titre populaire et officiel de Sardâr-e Melli (Le Général de la Nation).

Dirigeant d’abord les rebelles du quartier Amirkhiz de Tabriz en 1907, Sattâr Khân est rapidement devenu le leader le plus populaire de ces combattants, grâce à son héroïsme et son courage. Après le bombardement du Majles (Assemblée Nationale), 40 000 hommes de l’armée de Mohammad Ali Shâh Qâdjâr attaquèrent Tabriz, berceau de la Révolution constitutionnelle. En juin 1908, le Haut Conseil Militaire est établi par les révolutionnaires. Sattâr Khân est nommé commandant en chef du Haut Conseil, avec Bâgher Khân comme adjoint. Ali Monsieur, Hâdji Ali et Seyyed Hâshem comptent également parmi les membres de cet organe.

 

En avril 1909, les rebelles de Tabriz perdent un grand nombre de leurs combattants lors de la bataille menant à l’expulsion des forces royalistes de Tabriz. Une fois révélé l’héroïsme de Sattâr Khân et de Bâgher Khân pendant la bataille, Sattâr Khân est distingué par le titre de Sardâr-e Melli (Général national) et Bâgher Khân Sâlâr-e Melli (Chef national) par décision du Majles.

Sattâr Khân

 

 

Le Conseil militaire était chargé de défendre Tabriz. Cette victoire des combattants de Tabriz influença grandement les autres provinces de l’Iran. Par la suite, furent créés des comités spéciaux portant le nom de ’’Sattâr Khân’’ à Téhéran, Rasht, Qazvin, Ispahan, et dans d’autres villes du pays. La plupart des villes d’Azerbaïdjân furent prises par les forces révolutionnaires en octobre 1908. Craignant le renforcement du mouvement révolutionnaire dans le pays, Mohammad Ali Shah Qâdjâr autorisa la réouverture du Majles à Téhéran.

 

La seconde session du Majles se tint en décembre 1908. On ordonna alors la confection d’une plaque d’honneur à l’effigie de Sattâr Khân et Bâgher Khân en signe de reconnaissance de leurs services. Cette plaque fut accrochée à la tribune de l’Assemblée.

 

 

Le renforcement du pouvoir révolutionnaire à la suite de la victoire de Tabriz effraya les forces loyales à Mohammad Ali Shâh et ses alliés, notamment la Russie et la Grande- Bretagne. Afin de discréditer Sattâr Khân et ses partisans, ils essayèrent de séparer Sattâr Khân et Bâgher Khân de leurs adeptes et partisans et de les chasser de Tabriz. Un télégramme daté du 16 mars 1910, envoyé par le ministre des Affaires Etrangères de Grande-Bretagne à son ambassadeur en Iran, M. Georgy Birly, ordonna que Sattâr Khân et Bâgher Khân devaient être immédiatement expulsés de Tabriz. Le Majles demanda à Sattâr Khân et à Bâgher Khân de se rendre à Téhéran. En mars 1910, les deux dirigeants, accompagnés de 300 combattants, se dirigèrent vers Téhéran où ils arrivèrent le 3 avril 1910. Les habitants de Téhéran les accueillirent chaleureusement en héros.

 

Sattâr Khân et ses partisans à Tabriz

Sattâr Khân et ses partisans furent logés dans le parc d’Atabey. Quelques mois plus tard, en août 1910, Sattâr Khân refusa d’obéir à l’ordre gouvernemental de désarmement. Les troupes du Shâh et les forces de police dirigées par Yeprem Khân (Davidyans), chef de la Police de Téhéran, encerclèrent et désarmèrent les forces de Sattâr Khân au cours d’une confrontation brève mais violente. Cette même nuit, Sattâr Khân fut blessé à la jambe. Il demeura désormais à Téhéran jusqu’à sa mort à l’âge de 48 ans, le 9 novembre 1914. Il est enterré au cimetière du sanctuaire de Shâh Abdol Azim Hassani à Rey, au sud de Téhéran. De nombreux vers et poésies ont célébré son héroïsme et sa dévotion pour la Révolution constitutionnelle et le peuple iranien.


Visites: 244

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.