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« Mon expérience montre bien que l’on peut dépasser les limites et que chacun peut s’élever à l’apogée de ses capacités… »
Leylâ Esfandiyâri
Leylâ Esfandiyâri Kadjuri Râd, née le 16 février 1971 et décédée le 22 juillet 2011, était une alpiniste iranienne. Elle naquit dans une famille religieuse, fit ses études universitaires dans le domaine de la microbiologie, et à la suite de ses études, décida de se séparer de sa famille. Durant ses premières années de vie indépendante, elle gagna sa vie grâce à l’enseignement, tout en travaillant dans une fabrique de mouchoir en papier. A la fin de ses études, elle commença à travailler à l’hôpital Abân.
Lorsqu’elle décida d’entreprendre l’ascension du mont Nanga Parbat, elle réussit à trouver un sponsor. Comme sa demande de congé ne fut pas acceptée, elle démissionna de son emploi à l’hôpital et se consacra entièrement à l’alpinisme en consacrant au moins sept heures à l’alpinisme, à l’escalade et à la natation chaque jour.
Leylâ Esfandiyâri était passionnée d’alpinisme. A l’exception de cette ascension du Nanga Parbat, elle rassembla elle-même les fonds nécessaires à ses autres ascensions. Elle vendit même sa maison pour pouvoir réaliser l’ascension du K2. Elle exprimait souvent son souhait de mourir en montagne ou dans une caverne, et elle enviait toujours son coéquipier, Sâmân Nemati, d’avoir perdu la vie lors de l’ascension du Nanga Parbat.
Leylâ Esfandiyâri a commencé à pratiquer l’alpinisme en 2001, par hasard, et le premier sommet qu’elle atteignit fut celui du mont Tochâl. En 2002, elle devint membre du club de ski et d’alpinisme de Damâvand. C’est en formant une équipe avec d’autres membres de ce club qu’elle réalisa l’ascension de la plupart des sommets, et fit aussi de la spéléologie dans des grottes iraniennes. Elle réussit aussi à atteindre 22 fois le mont Damâvand ; et cela par trois voies différentes.
En 2007, Leylâ Esfandiyâri et sa compagne de cordée Monireh Rafiei, réussirent à escalader la paroi du mont Alam-Kouh ; ce qui fit de cette expédition la première ascension indépendante féminine. En 2003, elle fut la première Iranienne à traverser intégralement la grotte Parau, la plus profonde grotte iranienne située à Kermânshâh. En 2007, elle décida de traverser la grotte Veronica, la plus profonde du monde, en Abkhazie. Mais comme elle était Iranienne, la police russe ne permit ni à elle ni à son équipe d’entrer en Abkhazie. C’est à la suite de cet échec qu’elle décida d’escalader le mont Nanga Parbat (8126 mètres). Cette expédition fut sa première conquête d’un somment de plus de 8000 mètres.
Cette expédition aurait dû se faire en solo, mais d’autres alpinistes iraniens se sont joints au projet : Kâzem Faridiyân, Sâmân Nemati, Sahand Aqdâyi, Ehsân Partoviniyâ, Hossein Abolhassani et Mohammad Nowrouzi. Durant cette ascension, Sâmân Nemati se sépara de l’équipe, et durant sa tentative d’atteindre le sommet, il fut pris dans une tempête et perdit la vie.
En 2010, Leylâ Esfandiyâri monta jusqu’à une hauteur de 7565 mètres au sommet du K2. Mais comme le temps n’était pas propice, toute l’équipe fut obligée de rebrousser chemin. Durant la période où elle pratiquait l’alpinisme, elle subit deux opérations chirurgicales, mais elle retrouva la santé et recommença son activité sportive en tant qu’alpiniste professionnelle. Lors de sa dernière ascension réussie, à son retour du sommet du Gasherbrum II, elle perdit l’équilibre et mourut à la suite d’une chute de 300 mètres. Comme elle l’avait demandé, on laissa son corps là où il était tombé. Un monument est édifié en son souvenir au cimetière Behesht-e Zahrâ au sud de Téhéran.