N° 99, février 2014

Nouvelles sacrées (II)
Mohammad-Hossein Fahmideh


Khadidjeh Nâderi Beni


Mohammad-Hossein Fahmideh

Mohammad-Hossein Fahmideh naît en 1346/1968, dans une famille religieuse. Natif de Qom [1], il y fait ses études primaires avant que sa famille ne s’établisse à Karadj [2] en 1356/1978. A l’époque, la colère publique commence à gronder contre le gouvernement pahlavi incapable de maîtriser les immenses manifestations rassemblant des dizaines de milliers d’opposants partout dans le pays. Toutes les classes sociales se mêlent durant ces manifestations ; le jeune Mohammad-Hossein, âgé d’une dizaine d’années, y participe aussi avec beaucoup d’ardeur. Il diffuse clandestinement les tracts des déclarations de l’Imam Khomeiny dans la ville de Karadj. Le 12 Bahman 1357/1978, jour du retour de l’Imam Khomeiny en Iran après un long exil, il assiste à son célèbre discours au grand cimetière de Behesht-e Zahrâ (le paradis de Zahra) à Téhéran.

Un an plus tard, âgé de douze ans, il se rend clandestinement dans le Kurdistan (à l’ouest du pays) pour aider la jeune armée révolutionnaire à apaiser les tensions dans cette région, mais il est renvoyé à Karadj à cause de son âge.

L’été 1359/1980 et avant que l’Irak ne déclare la guerre à l’Iran, il s’inscrit à l’organisation

Bassidj-e Mostaz’afin, alors chargée d’organiser et d’envoyer les volontaires sur le front de la défense sacrée iranienne contre l’invasion irakienne. Là, il suit une formation militaire afin d’apprendre à manier les armes.

Statue de Mohammad-Hossein Fahmideh

Le 26 Shahrivar 1359/1980, il parvient à Khorramshahr [3] sous l’attaque violente de l’armée irakienne. Les commandants de la garnison de cette ville l’empêchent d’aller au front, toujours en raison de son âge. Il ne désespère pourtant pas et pour montrer ses capacités, il s’infiltre dans les lignes irakiennes et dérobe du matériel à l’ennemi. Il réussit enfin de cette façon à convaincre les commandants de l’envoyer au front. Après trois ou quatre jours, il est blessé et envoyé à l’hôpital de Mâhshahr. [4] Peu de temps après, il revient à Khorramshahr.

Le 8 Abân 1359/1980, Mohammad-Hossein apprend fortuitement que cinq chars irakiens progressent en direction de Kout Sheikh, près de la gare de chemin de fer. Quelques minutes après, attachant autour de sa taille une ceinture de grenades, il court vers les chars. On tire dans sa direction, mais il continue d’avancer et se jette sous le char de tête, le faisant exploser. Il accède ainsi au martyre. Le courageux sacrifice de Mohammad-Hossein Fahmideh stoppe l’avancée irakienne et permet aux forces iraniennes de les repousser hors de la zone.

Le corps déchiqueté de Mohammad-Hossein est ensuite transporté à Téhéran pour être enterré au cimetière de Behesht-e Zahrâ. L’hiver de cette même année, dans son discours prononcé à l’occasion du deuxième anniversaire de la victoire de la Révolution islamique d’Iran, l’Imam Khomeiny prononce ces célèbres propos concernant ce tout jeune martyr :

« Notre guide est cet enfant de treize ans, dont la bravoure de cœur est impossible à mettre en mots, qui s’est jeté sous le char ennemi, grenades attachées à la taille, pour devenir ainsi martyr… »

Mohammad-Hossein Fahmideh est l’un des 36 167 écoliers martyrs de la Défense Sacrée qui, à la lumière des enseignements de l’islam et des Imâms chiites dont l’Imâm Hossein, ont considéré la mort comme un pont entre la misère de ce monde matériel et le bonheur éternel de la vie dans l’Autre monde, et qui ont fait don de soi pour l’amour de l’islam et de la Révolution islamique.

Source :
- Azizi, Mohammad, Khâb-e khoun, sargozasht-e Mohammad-Hossein Fahmideh (Rêve de sang, récit de la vie de Mohammad-Hossein Fahmideh), Nashr-e Rouzegâr, Téhéran, 1390/2011.

Notes

[1Ville iranienne située à 140 km de Téhéran, où se trouve le mausolée de la sœur de l’Imam Rezâ, Fâtemeh Ma’soumeh.

[2Ville située à 48 km au nord-ouest de Téhéran.

[3L’une des villes de la province du Khouzestân au sud-ouest de l’Iran. Cette ville est située au confluent de deux grandes rivières, Kâroun et Arvand. En 1980, le port de Khorramshahr se trouva sur la route de l’avancée de l’armée irakienne et fut complètement détruit. La ville est restée aux mains des Irakiens jusqu’à sa libération en 1982.

[4Ville située à 120 km de Khorramshahr.


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