N° 139, juin 2017

Les attractions touristiques de la province du Khorâssân-e Razavi


Hamideh Haghighatmanesh


Aux côtés des Khorâssân du Nord et du Sud, le Khorâssân-e Razavi est l’une des trois parties de l’ex-grand Khorâssân. Située au nord-est de l’Iran, la province recouvre 7 % de la superficie du pays, et environ 8% de sa population. Ayant Mashhad pour capitale, cette province comprend 28 villes dont Ghuchân, Chenarân, Sarakhs, Kâshmar, Bardeskan, Neyshâbour, Sabzevâr, Kalat, Khalil Abâd, etc. Les monts Binâloud et Hezâr Masjed font partie des montagnes les plus hautes et longues du Khorâssân. Nombreuses sont les grottes découvertes dans les montagnes de la province. Etant donné sa grande superficie, cette province est dotée d’un écosystème varié, et donc d’un nombre important d’attractions naturelles, dont de nombreuses rivières et sources d’eau. La province compte aussi de nombreuses attractions historiques - la découverte des traces de vie humaine datant d’environ 800 000 ans dans le lit de la rivière Kashf Roud de Mashhad atteste de l’ancienneté de la province.

Les principaux monuments et attractions historiques de la province

La mosquée Goharshâd

 

Lieu de pèlerinage phare du chiisme, le mausolée (haram) de l’Imâm Rezâ constitue la raison principale pour laquelle les Iraniens se rendent à Mashhad. Parmi les monuments présents au sein de ce lieu sacré, citons la mosquée Balasar qui se situe à l’endroit où se trouve la tombe de l’Imâm (1033) et la mosquée Goharshâd (1418). Le haram est constitué d’autres mosquées, mausolées, sahn (cours), bibliothèque, musées, etc. Les plus anciennes parties de ce lieu datent de 1230. Plusieurs parties ont été rénovées et reconstruites au cours des époques. Le premier dôme du mausolée fut construit à l’époque seldjoukide tandis que la mosquée Goharshâd, la cour Atigh, et la base de l’Iwan qui est aujourd’hui dorée, furent édifiées à l’époque timouride. Sous le règne des Safavides, de Nâder Shâh, des Qâdjârs et des Pahlavis, d’autres modifications et agrandissements ont été réalisés. Après la Révolution islamique, le développement du haram a continué, jusqu’à atteindre actuellement une superficie de 70 hectares.

Sommet Shirbâd, monts Binâloud

 

La mosquée Goharshâd, située au sein du sanctuaire de l’Imâm Rezâ, fut construite sur ordre de Goharshâd Beygom, épouse de Shâhrokh, roi Timouride. Elle est la mosquée la plus visitée de l’Iran en raison de son voisinage avec le sanctuaire, et est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture iranienne de l’époque en raison de la finesse et de la beauté des carreaux, et de son style architectural. Elle est dotée de quatre grands iwans, sept shabestân, d’une cour d’environ 2800 m2, d’un dôme de 41 m, et de deux minarets d’une hauteur de 43 mètres ; sa superficie totale étant d’environ 9400 m2.

Rivière Kashf Roud de Mashhad

Construit en 1934, le mausolée de Ferdowsi, situé à Tous et à proximité de Mashhad, a la forme des monuments de Persépolis et du mausolée de Cyrus à Pasargades. Il est composé de trois parties : la tombe de marbre, la salle de marbre ornée de carreaux, et l’espace des escaliers, couvert de marbre, où des poèmes de Ferdowsi ont été calligraphiés et gravés sur les murs. Le premier plan a été conçu par Karim Tâherzâdeh Behzâd. Trente ans plus tard, Houshang Seyhoun proposa un nouveau plan conservant la façade principale du monument, mais introduisant des changements dans les espaces intérieurs et de nouveaux ajouts, dont un plafond intérieur orné par les carreaux. Ce plan s’inspire d’éléments décoratifs de l’époque achéménide et de l’époque de Ferdowsi.

Le mausolée de Ferdowsi

 

Le mausolée d’Omar Khayyâm à Neyshâbour est un exemple intéressant du mariage de styles architecturaux iraniens anciens et modernes. Dessiné et exécuté par Houshang Seyhoun de 1959 à 1962, il est censé évoquer la vie et les idées de Khayyâm en tant que mathématicien, astronome et poète. Le monument possède dix pieds, de chacun desquelles s’élèvent deux cloisons obliques se croisant en haut pour former le plafond. Ces formes symbolisent le savoir de Khayyâm dans le domaine des mathématiques. La collision des cloisons et des espaces vides et pleins, en particulier en haut du monument, forme des étoiles emmêlées au milieu desquelles perce le ciel bleu de Neyshâbour. Près de la tête du dôme, les étoiles deviennent plus petites. Ces dernières font allusion au savoir de Khayyâm dans le domaine de l’astronomie. Le croisement des cloisons forme également dix grands losanges où sont gravés des quatrains de Khayyâm, en référence au talent de poète de ce dernier. Le mausolée est situé dans un jardin d’une superficie de 20 000 m2. Une statue de Khayyâm a été installée à l’entrée du jardin, où se trouve également le mausolée de l’Imâmzâdeh Mohammad Mahrough.

 

Musée Ferdowsi dans le complexe du
mausolée de Ferdowsi

Le mausolée d’Attâr Neyshâbouri, poète et mystique iranien, est un monument historique datant de l’époque timouride et construit par Amir Alishir Navâee sur la tombe d’Attâr, également à Neyshâbour. Le monument actuel du mausolée, de forme octogonale, possède un dôme orné de carreaux et quatre portes d’entrée.

Le tombeau de Nâder Shâh Afshâr est situé dans le complexe du jardin-musée Nâderi à Mashhad. Egalement conçu et construit par Houshang Seyhoun en 1963, il est constitué d’une partie centrale où se trouve la tombe du roi et de deux salles de musée où sont exposées des armes de Nâder ainsi que des œuvres artistiques ou artisanales datant de l’ère afsharide. Le grand jardin entourant ce tombeau-musée est d’une superficie de 14 400 m2 et est notamment agrémenté d’une statue de Nâder Shâh à cheval et trois personnes derrière lui installées sur un haut piédestal.

Complexe du jardin-musée Nâderi à Mashhad

 

Le château Khorshid ou Kalat, situé dans la ville de Kalat est considéré comme la trace la plus importante laissée par Nâder Shâh dans cette ville. Ce château se trouve au milieu d’un grand jardin dont le style est iranien, tandis que l’architecture du monument est un mélange des styles iranien et indien. Il comporte trois étages et douze chambres, dont chacune est ornée de peintures et d’ornements en stuc. Au milieu de ce monument octogonal se trouve une tour cylindrique à deux étages qui était le lieu de séjour du roi et de sa famille. Le premier étage est octogonal, les entrées du château étant posées aux côtés de l’octogone. L’essentiel de la beauté de ce château réside dans l’ornement de la façade extérieure, témoignage du style architectural mongol-indien.

Le château Khorshid ou Kalat

 

Hârounieh est un monument historique à 25 km au nord-ouest de Mashhad. Construit en brique et en forme de cube, il daterait de l’époque ilkhanide ; cependant, on y a également découvert des poteries appartenant aux époques seldjoukide, timouride et safavide. D’autre part, la base du monument rappelle celle des temples de feu sassanides - il semble donc que la base du monument daterait d’une époque très ancienne, et qu’elle a été reconstruite à plusieurs reprises ultérieurement.

 

Le complexe Agh Ghal’e, situé à 80 km au nord-ouest de Sabzevâr, fut construit à l’époque ilkhanide. Il est aujourd’hui abandonné, mais selon les textes historiques et les œuvres de l’époque, ce complexe possédait des éléments urbains comme des tours, une forteresse, une mosquée, un qanat, des douves, un cimetière, etc.

 

Hârounieh

Le marché historique de Neyshâbour est l’un des anciens lieux de cette ville, et s’étend sur un kilomètre. Ce marché fermé est la seule partie toujours debout du grand marché de l’ancienne Neyshâbour, qui commence à Darvâzeh Mashhad (Porte de Mashhad) et se termine à Darvâzeh Erâgh (Porte d’Irak). Ce marché date de l’époque safavide. Il comporte aussi un caravansérail, un hammam, une mosquée, ou encore un réservoir d’eau.

 

Situé sur le mont Reyvand du Khorâssân, Azar Borzin Mehr est le nom de l’un des feux sacrés des zoroastriens, ainsi que de l’un des trois grands temples du feu (atashkadeh) de l’Iran avant l’islam. Il semble que Borzin Mehr daterait au moins du début de l’époque parthe, et qu’il bénéficiait d’une fréquentation et d’une ferveur peu communes. A l’époque sassanide, c’était en particulier les agriculteurs et les artisans qui fréquentaient ce temple.

 

La tour de Firouz Abâd est une œuvre datant très probablement de l’époque seldjoukide et située à 17 km au sud de Bardeskan, dans le village de Firouz Abâd. Cette tour d’une hauteur de 18 mètres ressemble à un minaret cylindrique, et possède deux épigraphes de style coufique en haut et en bas. A l’intérieur, se trouve un escalier en spirale.

 

Azar Borzin Mehr, l’un des trois grands temples du feu (âtashkadeh) de l’Iran avant l’islam

Situé à 8 km à l’ouest de Mashhad, Band-e Golestân est un barrage historique de la province construit sur la rivière Golestân. Malgré ses plus de cinq siècles d’âge, il est toujours fonctionnel.

 

Situé à 90 km au sud-est de la ville de Sarakhs, le pont Khatoun est un pont en brique construit à l’époque timouride. Autrefois situé sur la Route de la Soie, il conduisait vers Merv. Il est l’une des œuvres historiques les plus connues de la ville de Sarakhs, notamment du fait que c’est sous ce pont que se rejoignent les deux rivières Kashfroud et Hariroud pour former la rivière Tajan.

 

Le caravansérail Shâh Abbâsi à Neyshâbour est un monument de l’époque safavide constitué d’une cour (sahn) centrale, de 24 hojreh (cellules), de 4 iwâns, et d’écuries.

 

Les attractions naturelles de la province

 

La tour de Firouz Abâd

La cascade Akhlamad, à Chenarân, à 85 km au nord-ouest de Mashhad, est constituée de deux chutes d’eau de plus de 85 m de hauteur. Ces chutes d’eau sont une des vieilles attractions naturelles de la région, en plein cœur d’une vallée du mont Binâloud. La vallée compte par ailleurs une variété étonnante de fleurs, plantes et arbres fruitiers. Cette vallée possède plusieurs autres cascades perpétuelles et saisonnières, ainsi que des murs rocheux comme Sefid (blanc), Oghâb (aigle) élevés et propices à l’escalade et aux sports de montagne. Le barrage et la grotte d’Akhlamad sont d’autres attractions de cette région qui attirent chaque année de nombreux voyageurs.

Le complexe Agh Ghal’e, Sabzevâr

Située à 10 km au sud-ouest de Kalât-e Nâderi, la cascade Ghar-e Sou est l’une des belles attractions naturelles de la région. Elle comprend huit chutes d’eau entre lesquelles des échelles métalliques ont été fixées pour permettre de monter jusqu’à leur sommet.

 

La cascade de Bâr, à proximité de la ville du même nom située dans les vallées des monts Binaloud, à 55 km au nord-ouest de Neyshâbour, se jette du haut d’un mont dans des noyeraies. Sa beauté tient notamment à sa descente par paliers.

 

La cascade de Darreh Al est située dans le village touristique d’Al, à 45 km au nord-est de Mashhad, dans la vallée Kardeh, embellie par cinq cascades saisonnières. La cascade de Darreh Al a pour source les monts Hezâr Masjed.

 

La cascade de Bâr

La source thermale de Khalilâbâd, à 240 km au sud-ouest de Mashhad, d’une température de 25°C, est réputée être particulièrement bénéfique pour les maladies dermatologiques et rhumatologiques. Cette source se trouve dans une belle région forestière et attire chaque année un nombre important de touristes.

 

La source thermale Shahr-e Kohneh, également réputée pour ses cures, est située à 18 km à l’ouest de Ghuchân et à 6 km du mausolée de l’Imâmzadeh Soltân Ebrâhim. La ville de Ghuchân est elle-même une ville datant d’environ 250 ans av. J.-C., située à proximité des vestiges de la première capitale des Parthes.

La cascade de Darreh Al

 

Baghroud est une belle région située à 12 km au nord de Neyshâbour. Elle est constituée principalement d’une vallée au milieu de laquelle coule une rivière, tandis que ses alentours sont couverts de forêts et de vergers.

 

La grotte Mazdâvand

La région de Shir Ahmad, à 5 km au sud-est de Sabzevâr, a un climat sec et désertique. Elle contient une faune très riche, dont 15 espèces de crocodiles, 11 espèces de serpents, ainsi que de nombreux oiseaux. La rivière Kalshour dessine la frontière nord de la zone. A l’origine de petits écosystèmes, cette rivière est un refuge pour plusieurs espèces d’oiseaux et d’animaux aquatiques.

 

La grotte Mazdâvand, à 95 km de la route Mashhad-Sarakhs, est l’une des grottes les plus anciennes du Khorâssân. La grotte, qui s’étend sur un kilomètre, est couverte de colonnes de chaux ressemblant à des stalagmites. L’ancienneté de cette attraction naturelle est estimée au deuxième millénaire av. J.-C.

La fontaine Sabz

La fontaine Sabz (verte), située à 15 km de la ville de Chenarân et à 60 km à l’ouest de Mashhad, est au pied des montagnes de Binâloud. Le climat froid de cette région en fait un endroit agréable lors des saisons chaudes.

 

La vallée du Sistân est l’une des régions les plus belles de la province. Comprenant pas moins de 32 cascades, elle est située dans les hauteurs des monts Hezâr Masjed. La rivière Idalik passe par cette vallée forestière.

 

La vallée Haft Ghar (Sept Grottes) est l’une des plus belles attractions touristiques de Neyshâbour et mène à une fontaine. La couleur rouge de la terre offre un éclat particulier à cette région dotée d’un climat modéré, et particulièrement prisée par les touristes à la saison chaude.

La vallée du Sistân

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