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La province de Zanjân est une région semi-steppique composée de zones montagneuses, de plaines couvertes d’une végétation modeste, et de zones forestières avec des arbres clairsemés.
La superficie de la province est de 2 216 400 hectares. Près de 56% de cette superficie sont constitués de « ressources naturelles », gérées par l’État. La province se partage entre deux zones climatiques, à savoir des plaines et des montagnes.
Des forêts naturelles (97 355 hectares) ne représentent que 4,4% de la superficie de la province de Zanjân, mais il existe aussi des forêts plantées de peupliers (17 000 hectares) destinées à l’exploitation du bois.
Les zones forestières de la province se trouvent dans les montagnes des rives nord et sud de la rivière Ghezel Owzan (département de Tarom). Mais de petites zones forestières existent aussi sur les hauteurs des départements de Mâhneshân, d’Abhar et de Khorramdarreh.
Le genévrier est l’une des espèces locales d’arbres les plus répandues de la région. Cet arbre pousse dans la plupart des hauteurs situées sur le flanc sud des montagnes Alborz. Arbre au feuillage en écailles, il atteint de 4 à 15 mètres de haut. Les genévriers vivent très longtemps, parfois jusqu’à mille ans. Parmi d’autres arbres et arbrisseaux qui poussent dans les hauteurs de la province de Zanjân, citons le pistachier sauvage, le paliure, l’amandier sauvage, le cerisier et le cotonéaster. Les forêts plantées de peupliers font de la province de Zanjân le deuxième grand pôle du pays dans le domaine de l’exploitation du bois de peuplier.
Ghezel Owzan est l’une des rivières les plus longues d’Iran, près de 670 km, traversant six provinces iraniennes. Sa source principale se trouve à Tchehel-Tcheshmeh (province du Kurdistan) dans la chaîne montagneuse de Zagros. Elle coule ensuite dans la province de Zanjân et traverse les départements de Khodâbandeh, Idjroud et Mâhneshân. Elle traverse ensuite les provinces de l’Azerbaïdjan de l’Est et d’Ardebil, revient dans la province de Zanjân (département de Tarom) avant d’arriver dans la province du Guilân où elle rejoint la rivière Shâhroud pour former le fleuve Sefidroud qui se jette enfin dans la mer Caspienne. Ainsi, sur son chemin, la rivière Ghezel Owzan irrigue les villes, villages et zones agricoles de cinq provinces iraniennes, créant de nombreux écosystèmes et paysages naturels.
Sur la route qui relie la ville de Zanjân à Mâhneshân, près du village de Shakourtchi, se trouve un site naturel appelé « Ghal’eh Laklak-hâ » (forteresse des cigognes). Il s’agit des collines rocheuses qui abritent une colonie de cigognes qui y ont créé de nombreux nids. Ces gros oiseaux ont choisi cette zone naturelle en raison de sa proximité avec les rizières et la rivière Ghezel Owzan, où ils se nourrissent de poissons, en particulier de carpes abondantes dans cette eau.
Dans le département de Mâhneshân, sur une route qui mène à la forteresse de Bahestân datant de l’époque des Mèdes, il existe un autre site naturel appelé « Cheminée des djinns » par les habitants. Appelé « cheminée des fées » en français, il s’agit de colonnes naturelles de roches. À Mâhneshân comme ailleurs, ces colonnes naturelles ont pris des formes étranges qui nourrissent des légendes créées par les habitants de la région depuis longtemps. Ces colonnes de roches sont le résultat de différents phénomènes d’érosion comme l’écoulement des eaux de pluie, des réactions chimiques entre l’eau et la pierre, le vent, ou le gel et le dégel de l’eau qui détruit la roche.
Kataleh Khor n’est pas la seule grotte de la province de Zanjân, mais elle est sans doute la plus belle et la plus visitée. Située dans le département de Khodâbandeh (sud de la province de Zanjân), elle est célèbre pour sa forme naturelle exceptionnelle qui représente un rectangle assez régulier de 1500×2000 mètres s’étalant sur plusieurs étages, ainsi que pour la beauté de ses galeries. La formation de la grotte Kataleh Khor date de l’ère jurassique, et ses nombreuses galeries sont reliées les unes aux autres. La galerie principale, ouverte au public, est sans doute la plus belle avec les formes et les couleurs variées de ses stalactites, stalagmites, colonnes et cascades. [1]
Dans le département d’Angourân, se situe l’une des réserves naturelles les plus anciennes de l’Iran. La réserve naturelle d’Angourân se trouve dans le nord-ouest de la province de Zanjân, à la frontière des deux provinces du Kurdistan et de l’Azerbaïdjan de l’Ouest. Angourân a été choisie en tant que réserve naturelle et zone écologique protégée en 1970. Sur l’ensemble de sa superficie, approximativement de 125 000 hectares, 30 000 hectares constituent une réserve naturelle et un refuge pour les animaux sauvages, tandis que le reste est une zone naturelle protégée. Angourân est une zone montagneuse où il fait froid en hiver et frais durant la majeure partie de l’été.
La zone est irriguée par deux rivières : Ghezel Owzan et Angourân-Tchâï. Cet écosystème aquatique est peuplé par sept espèces d’amphibiens, des tortues, des serpents d’eau douce, ainsi que huit espèces de poissons dont des carpes, des vimbes, des barbeaux, des brèmes et des aspes.
À Angourân, les botanistes ont identifié près de 200 espèces végétales. Il faut surtout citer le noyer, l’amandier sauvage, le berbéris, la mûre sauvage, le pistachier, l’olivier de bohème (elaeagnus), l’astragale, l’achillée, le thym, la chicorée, la menthe pouliot, ou encore la vipérine.
Les études ornithologiques menées dans la réserve naturelle d’Angourân indiquent la présence de près de cent espèces d’oiseaux dans cette région. Plusieurs espèces d’oiseaux de proie y vivent tout comme différentes espèces d’aigles, de faucons, de vautours et de buses. Des oiseaux aquatiques peuplent aussi les zones situées près du Ghezel Owzan. Y vivent aussi plusieurs populations de canards, de pélicans, de flamants, de cygnes, de gruidés, de sarcelles, de cormorans, de cigognes, de tadornes, de foulques, de butors et d’aigrettes. Parmi les espèces d’oiseaux les plus répandues à Angourân, il faut citer les perdrix, les pics, les coucous, les rolliers, les alouettes, les cailles et les tourterelles. Seize espèces menacées d’extinction en font partie. Récemment, les ornithologues ont découvert des gobemouches bruns. C’est la première fois que la présence de cet oiseau est rapportée en Iran et dans tout le Moyen-Orient. Le gobemouche brun est une espèce de passereau. Il mesure près de 13 centimètres de long et sa différence avec le gobemouche gris est que sa queue dressée est plus large et plus longue. Comme son nom l’indique, le gobemouche se nourrit d’insectes.
Les plupart des espèces mammifères carnivores d’Iran sont également visibles à Angourân. Notamment des ours bruns, des loups gris, des renards roux, des chacals, des hyènes rayées, des chats de jungle, des blaireaux. Deux espèces plutôt rares en Iran y sont également visibles : les martres des pins et le lynx d’Eurasie. La martre des pins est un mammifère carnivore dont les populations les plus importantes en Iran peuplent les zones forestières des trois provinces limitrophes de la mer Caspienne (Guilân, Mâzandârân et surtout Golestân). Pourtant, des petites populations de martres des pins existent aussi dans les zones plus humides des quatre provinces azéries de l’Iran (Azerbaïdjan de l’Ouest, Azerbaïdjan de l’Est, Ardabil et Zanjân). Le lynx d’Eurasie est une espèce de félin facilement reconnaissable par son collier de poils longs autour de son cou, ses oreilles triangulaires avec une touffe de poils noirs, et sa belle fourrure. Mais le félin le plus majestueux d’Angourân est la panthère de Perse (léopard iranien), avec une taille proche de celle des léopards africains. Ce félin imposant se nourrit parfois de grands herbivores de la réserve naturelle d’Angourân, comme des moutons sauvages (ovis orientalis), des bouquetins, des sangliers, ou des gazelles à goitre.
[1] Mahnâz Rezaï, « La grotte Kataleh Khor », in : La Revue de Téhéran, n° 69, août 2011, pp. 94-96, accessible à : http://www.teheran.ir/spip.php?article1425#gsc.tab=0