N° 148, mars 2018

Les attractions historiques et touristiques de la province de Zanjân


Khadidjeh Nâderi Beni


Cheminée de la fée (Doudkesh-e djen)

Située au nord-ouest de l’Iran, la province historique de Zanjân est une région majoritairement turcophone qui abrite de nombreuses attractions touristiques et de ce fait, attire chaque année de nombreux visiteurs iraniens et étrangers. Nous présentons ici les principales attractions touristiques de la province.

 

- La cascade de Shârshâr : Située à Tahâm, au nord-ouest de la ville de Zanjân (chef-lieu de la province), cette cascade prend source dans les montagnes de la région ; l’eau de la cascade s’écoule parmi les rochers en ouvrant son chemin avec le passage du temps. Cette chute d’eau naturelle est également située à cinq kilomètres du barrage de Tahâm, qui submerge régulièrement la cascade et qui attire les randonneurs les week-ends.

 

- Le Bazar de Zanjân : La construction du Bazar de Zanjân remonte au règne d’Aghâ Mohammad-Khân Qâdjâr (1789-1797), chef de la tribu qâdjâre et fondateur de la dynastie éponyme. En 1833, le bazar est agrandi avec le rajout de plusieurs mosquées, hammams et caravansérails. Ce bazar divisait l’ancienne ville en deux parties orientale et occidentale. S’étalant sur une superficie de 15 hectares et doté de 56 entrées, il est le plus grand bazar couvert de style qâdjâr en Iran.

 

Cascade de Shârshâr

- Le complexe historique du lavoir (Rakhtshour khâneh) : Situé au centre du tissu historique de la ville, ce grand bâtiment possède une architecture datant de la fin de l’époque qâdjâre et du début de l’ère pahlavi. Edifié dans une zone très peuplée, cet édifice abrite actuellement le Musée d’Anthropologie de Zanjân, où sont exposés principalement des objets locaux datant de la période qâdjâre, notamment des habits, des bijoux et des outils. A l’origine, ce lavoir était surtout fréquenté par les femmes.

 

- La Cheminée de la fée (Doudkesh-e djen) : Appelée Hoodoo par les géologues, la Cheminée de la fée est une sorte de bloc d’immenses roches dures dont le sommet est constitué d’une roche très résistante à l’érosion. Située à 110 km de Zandjân, dans la région de Mâhneshân, la Cheminée de la fée est une curiosité naturelle moins connue de la région. A côté de cette attraction, on peut également découvrir les vestiges de la forteresse de Behestân nommée par les locaux « Takht-e div » ("le trône du Diable"). La forteresse est divisée en trois parties : chambres, couloirs et escaliers. Les étages supérieurs étaient utilisés pour la défense tandis que les étages inférieurs servaient de chambres de stockage des armes et de la nourriture.

 

Complexe historique du lavoir (Rakhtshour khâneh)

- Le temple de Dâshkassan

(Ma’bad-e Dâshkassan) : Connu également sous le nom de Temple du Dragon (Ma’bad-e ejdehâ), le temple de Dâshkassan [1] se situe à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Soltânieh, ville historique située à près de 43 km de Zanjân. L’histoire de cette construction située au cœur de la montagne remonte à l’époque ilkhanide (1256-1335). Les artisans de cette époque ont su convenablement combiner l’art et la spiritualité lors de la création de cette œuvre historique. Le dragon existe depuis longtemps dans la culture et la littérature persanes, mais les dessins des dragons représentés dans les bas-reliefs se trouvant sur les roches plates du Temple de Dâshkassan ne sont pas iraniens mais chinois. Ces gravures montrent qu’à l’époque, les Iraniens connaissaient les légendes chinoises. La particularité de cette construction historique réside dans le fait qu’elle est la seule construction en pierre en Iran décorée de motifs chinois. S’étalant sur une zone rectangulaire d’une dimension approximative de 100 m x 50 m, le Temple se situe plus précisément dans le village de Vir, à environ cinq kilomètres de la ville historique de Soltânieh.

Il faut préciser que ce temple historique se trouve au sud de la plaine fertile de Soltânieh, à 15 km du Dôme de Soltânieh. Ces deux monuments historiques ainsi que le tombeau de Mollâ Hassan Kâshi forment ensemble le triangle historique de Soltânieh, particulièrement fréquenté par les visiteurs.

Temple de Dâshkassan (Ma’bad-e Dâshkassan)

 

- Le dôme de Soltânieh (Gonbad-e Soltânieh) : Construit entre 1302 et 1312 par les Ilkhanides, le dôme de Soltânieh fut édifié peu de temps après la fondation de la ville historique de Soltânieh : Argouen, successeur de Hulagu Khân, avait l’ambition de fonder une cité dans la région de Ghonghor Olâng de Zanjân, autrement dit l’actuel Soltânieh. Ce projet fut réalisé sous le règne de son fils Uljaïtu, connu sous le nom de Soltân Mohammad Khodâbandeh, qui lui succéda après sa mort. Il édifia au départ ce sublime dôme afin d’en faire son propre mausolée mais avec le temps, il changea d’avis et ce lieu fut choisi pour recueillir la dépouille de l’Imâm Ali, projet qui n’aboutit finalement pas.

La région montagneuse de Soltânieh se trouve à 40 km de Zanjân et s’étale sur une superficie de 156 hectares. Le dôme de Soltânieh est bien visible dès la grand-route de Zanjân-Téhéran. Il est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la période ilkhanide.</p

A droite, tombeau de Mollâ Hassan Kâshi

 

- Le tombeau de Mollâ Hassan Kâshi : Construit en 929 par Shâh Tahmâsb I - fils aîné de Shâh Esmâïl, fondateur de l’empire safavide -, cet édifice fut complété sous le règne de Fath’Ali Shâh Qâdjar. La façade de ce bâtiment est octogonale, mais elle est carrée à l’intérieur. Le bâtiment s’ouvre sur des portiques aux quatre côtés du rez-de-chaussée. A l’intérieur, on peut découvrir de belles gravures calligraphiques. Mollâ Hassan Kâshi était un poète et philosophe de l’époque ilkhanide.

 

- La grotte Katalehkhor : Cette grotte est l’une des plus grandes d’Iran. Elle est située à 70 km de Garmâb, limitrophe de la ville de Zanjân. Découverte en 1951, elle jouit d’une renommée mondiale pour sa beauté et le nombre de ses étages. On peut y trouver de nombreuses et immenses colonnes en chaux formées par la jonction des stalagmites et des stalactites. Cette grotte comprend sept étages dont trois sont partiellement ouverts au public, les autres étages et couloirs étant difficiles d’accès. Selon les experts, la formation de la grotte date de la période jurassique.

Grotte Katalehkhor

- L’Imâmzâdeh Esmâïl : Le tombeau d’Esmâïl, descendant de l’Imâm Ali, se trouve dans une région située entre Abhar et Tâkestân. Ce bâtiment en briques, datant du XIVe siècle, a été construit selon les principes architecturaux artistiques de son époque et possède également une décoration en miroirs (ayene-kâri). Ce mausolée attire chaque année nombre de pèlerins, de même que les imâmzâdehs Yahyâ et Zeydol Akbar à Abhar et le mausolée d’un prophète, Gheydâr-Nabi, situé dans la ville historique de Gheydâr, au sud de la province.

 

- La grande mosquée de Gherveh : Il s’agit de la mosquée principale (masdjed djâme’) d’Abhar, dans le quartier de Gherveh à 15 km de la route Abhar-Tâkestân. Elle date de l’époque seldjoukide (1104-1194). La région historique de Gherveh abrite également des vestiges importants et des œuvres remarquables de l’architecture rocheuse. La province abrite certaines autres grandes mosquées historiques dont les plus renommées sont la mosquée principale de Ghalâbar, située à 52 km au sud de Zanjân et la mosquée principale de Sadjâs située à 12 km au nord-ouest de Khodâbandeh. Citons aussi la mosquée et l’école principale de Zanjân, nommée également mosquée de Seyed. Edifiée en 1826 par Abdollâh Mirzâ, le dixième fils de Fath’Ali Shâh, dans le style qâdjâr, cette construction se trouve au centre ville.

Grande mosquée de Gherveh

 

- Les hommes de sel (Mardân-e namaki) : Les "hommes de sel" font référence à un certain nombre de découvertes archéologiques dues à des fouilles régulières depuis 1993 dans la mine de sel de Tchehrâbâd, située à 15 km à l’est de Zanjân. Ces fouilles ont permis de mettre à jour de nombreux objets dont la datation s’étend sur plusieurs millénaires, mais également deux corps de mineurs datant des périodes parthe et sassanide, vieux d’environ dix-sept siècles, qui ont été préservés de la décomposition par le sel.

 

- Le caravansérail en pierre (Kârevânsarâ-ye sangui) : Situé au sud-ouest de Zanjân, ce caravansérail a été édifié sous le règne de Shâh Abbâs II (1642-1666). Depuis 1998, il a été transformé en restaurant traditionnel. On peut également y trouver un grand marché où se vendent surtout des objets artisanaux et des créations manuelles. La province abrite d’autres caravansérails historiques dont les plus connus sont : 1) Le caravansérail de Sartcham, situé à 80 km de la route Zanjân -Miâneh dans le village de Sartcham. Datant de l’époque ilkhanide, ce monument jouissait à l’époque d’une grande importance auprès des commerçants qui passaient par la route commerciale de Rey-Azerbaïdjan ; 2) Le caravansérail de Nikpey : situé aux abords du village de Nikpey à 35 km au nord-ouest de Zanjân, il n’en reste aujourd’hui que des vestiges. Son histoire remonte à l’époque safavide et selon les documents historiques, il a notamment été fréquenté par les voyageurs étrangers ; 3) Le caravansérail de Gharh-boulâgh (Vieille Rivière) : ce très ancien caravansérail antique date de la période arsacide (247 av. J.-C. – 224 ap. J.-C.). On peut le visiter à Abhar, et plus précisément dans le village de Ghareh-Boulâgh situé à proximité.

    Caravansérail en pierre (Kârevânsarâ-ye sangui)

Notes

[1Dâshkassan est une expression turque qui signifie "tailleur de pierre".


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