N° 71, octobre 2011

Le temple de Dâshkassan,
à mi-chemin des arts chinois et islamique


Arefeh Hedjazi


L’Iran, terre antique, ne manque pas de monuments capables de faire remonter le visiteur à des époques si reculées qu’elles en rappellent la préhistoire. Cependant, du fait de leur grand nombre, ces monuments sont souvent inconnus, parfois même des locaux. Parmi eux, on peut citer le temple de Dâshkassan.

Le temple taillé à même le roc de Dâshkassan est situé dans la province de Zandjân, à 15 km de la ville de Soltânieh où l’un des plus grands dômes en brique du monde arbore fièrement sa coupole. Ce temple, dont la partie originelle date de la période préislamique, a été rénové et complété durant l’époque ilkhânide par la princesse Oljaï Khâtoun, sœur du sultan Mohammad Khodâbandeh, avant sa conversion à l’islam. Les vestiges de ce temple forment aujourd’hui l’un des plus fins monuments de l’architecture rocheuse en Iran. Dans ce temple, des dessins et des motifs de l’art graphique chinois sont à remarquer à titre particulier.

Vue depuis le temple de Dâshkassan

Des bas reliefs de dragons dans diverses postures, d’une longueur de 5 m et d’une largeur d’1,5 m forment le plus important motif artistique de ce temple et de nombreuses interprétations peuvent être faites au niveau de la signification de la gestuelle des dragons entrelacés. Ces bas-reliefs sont en Iran uniques et jusqu’à maintenant, d’autres monuments portant ce type d’images n’ont pas été découverts. Parmi les ornementations de ce temple, on peut également citer les niches remarquablement travaillées situées dans les angles est et ouest du temple et entourant les bas-reliefs principaux. Ces niches sont gravées avec des motifs superbes et sont très probablement l’œuvre des artisans graveurs de pierre bouddhistes qui vivaient dans la région. Mais ces motifs ne sont pas les seuls puisqu’ils ont été agréablement mariés avec des motifs eslimi purement islamiques et très travaillés. Dans l’esprit des architectes de ce temple, la symétrie parfaite a toujours été prise en compte et cette attention se montre dans les moindres détails de l’ouvrage.

Bas reliefs de dragons, temple de Dâshkassan
Bas reliefs de dragons, temple de Dâshkassan

Le temple historique est situé dans le sud de la plaine fertile de Soltânieh, à 15 km de la ville de Soltânieh et du monument de Mohammad Khodâ Bandeh. Le temple de Dâshkassan, le tombeau du sultan Mohammad Khodâ Bandeh, le monument du soufi Chalabi Oughlou, ainsi que celui du grand théologien Mollâ Hassan Kâshi forment ensemble le triangle historique de la région de Soltânieh.

L’accès au site du temple n’est malheureusement pas facile et la route qui y mène est une route montagneuse, sans indications et seul le petit village de Vir est à voir en chemin. Depuis ce village jusqu’au site, cinq km de plus sont à parcourir sur une mauvaise route et il vaut mieux demander un guide local pour éviter de se perdre. Cependant, le temple vaut le détour, d’autant plus qu’il surplombe le magnifique panorama de la haute et verdoyante plaine de Soltânieh.

Temple de Dâshkassan
Niches taillées dans la pierre à Dâshkassan

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