N° 71, octobre 2011

Entretien avec Mme Labkhand Nematiân,
directrice du service francophone de la radio iranienne


Babak Ershadi


Pourriez-vous nous présenter brièvement le service international de la radio iranienne ?

Le service international de l’IRIB est la station de radiodiffusion internationale de l’Iran et dépend de la radio-télévision nationale. Il a été créé en 1956 dans l’objectif de faire connaître l’Iran au reste du monde. En 1956, commencent les émissions en anglais, suivies en 1957 par celles en français. La diffusion se fait par ondes courtes et par satellite (Hotbird, Telstar 12, Arabsat 2D). Les émissions se font en 27 langues dont l’albanais, l’allemand, l’anglais, l’arabe, l’azéri, le bosniaque, l’espagnol, le français, l’hébreu, l’italien et le russe

Quels sont les objectifs de la Radio francophone iranienne ?

La rédaction française de l’IRIB, lancée en 1957, diffuse 3 heures d’émission en trois parties, dont 2 heures en direct et une heure rediffusée. Nos émissions cherchent à informer les auditeurs des dernières évolutions internationales dont celles en particulier du Moyen et du Proche-Orient. Nous souhaitons également faire connaître l’histoire et la culture iranienne à tous ceux et celles qui désirent avoir une approche objective de notre pays, un pays de culture et de civilisation fort anciennes.

Qui sont vos interlocuteurs ?

Nous bénéficions d’un assez large public qui est dispersé dans tous les pays francophones du monde : en France, en Belgique, en Suisse bien sûr, mais aussi au Canada, en Afrique du nord et en Afrique subsaharienne. Certains de nos auditeurs suivent nos émissions depuis plus de trente ans. Ils nous sont fidèles autant que peuvent l’être des amis, les membres d’une même famille. Ils nous donnent des conseils, nous demandent des informations, nous proposent des sujets d’émission et on a même parfois la chance inouïe de les recevoir dans les locaux de l’IRIB !

Capture d’écran de la partie culture du site internet de la section francophone de la radio iranienne

Vous avez parlé d’un public très diversifié. Comment la radio francophone iranienne répond-elle à cette diversité ?

Justement, notre premier souci à l’IRIB est d’être à l’écoute de nos auditeurs et de savoir nous montrer à la hauteur de leurs attentes. Le club de « nos amis » puisque c’est ainsi que nous qualifions nos auditeurs, apprécie en général les émissions à teneur politique, sociale ou encore culturelle. Tout ce qui se réfère à l’histoire de l’Iran, à la langue, à l’art, à la littérature ou encore à la géopolitique de notre pays est largement commenté et apprécié.

Avec les progrès acquis dans le monde des télécommunications, est-ce que « les ondes courtes » sont en train de disparaître ?

Au mot « disparition », je préfère celui d’« évolution ». La radio est sans doute l’une des plus grandes innovations de l’humanité et ce qu’elle a apporté à cette humanité en terme de rapprochement des cœurs, des esprits, des cultures et des civilisations est si important, si primordial que rien ne pourrait l’effacer. Que l’arrivée de nouvelles technologies dont celle de l’internet tende à réduire le champ d’action des ondes courtes, c’est un fait indéniable mais de là, à prédire leur disparition pure et nette, c’est un pas que je ne franchirai pas pour la simple et bonne raison que notre monde est celui des disparités, des inégalités et tant qu’il y aura des pays, des régions qui n’ont pas accès aux nouvelles technologies, la radio restera une source de communication avec le monde extérieur.

Quelles mesures avez-vous prises pour vous adapter à ces « évolutions » ?

Vous savez, on ne peut pas sous-estimer l’influence grandissante du net dans ce domaine. Outre la diffusion de nos émissions via le satellite, la rédaction française de l’IRIB essaie de s’adapter à l’air du temps, d’où un réel effort de la part de tous les membres de l’équipe d’avoir une meilleure représentation sur la toile. La fiabilité, la qualité, la rapidité voilà les trois mots d’ordre qui guident nos pas dans la mission que nous nous sommes fixés, celle de fournir à notre public « occidental » et « africain » les ressorts nécessaires pour mieux comprendre cet Orient qui leur apparaît parfois si « compliqué ».

Pour la radio, Internet serait-il un adversaire ou une opportunité ?

Pour une station de radio, l’internet représente un plus. Je ne crois nullement aux oracles de ces férus du net qui prédisent la fin des ondes courtes. Comme tout moyen de communication, celles-ci subiront une évolution, une évolution qui leur offrira une meilleure réception. S’il y a quelques années, l’auditeur lambda avait du mal à être à l’heure pour écouter son émission préférée, aujourd’hui, il a la possibilité de recevoir cette même émission en podcast, de l’enregistrer, de la conserver, de l’écouter quand et où il le veut. Et c’est cela, ce que j’appelle « évolution ».

Comment nos lecteurs pourront-ils vous voir sur le net ?

Si vous le permettrez, je souhaite inviter tous vos lecteurs, quel que soit leur âge et leur centre d’intérêt, à venir nous voir sur le net, à se connecter à notre site : http://french.irib.ir. Ils y retrouveront toutes les informations concernant les horaires de diffusion de nos émissions ainsi que le contenu de celles-ci. Ils ont également la possibilité, s’ils le souhaitent, de nous envoyer leurs propositions, leurs objections à notre courriel frenchradio@irib.ir. C’est un honneur pour tous les membres de la Rédaction française de l’IRIB que de pouvoir tisser de nouveaux liens d’amitié et de servir de pont entre l’Occident et l’Orient.


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