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Si vous venez me chercher :
J’habite
Plus loin que Nulle part
Plus loin que Nulle part est un lieu
On y voit
des courants d’airs porteurs d’akènes de pissenlits
messagers de la nouvelle fleur
née du dernier buisson
sur terre
On y trouve, dans le sable, la trace faite par le sabot
des chevaux dont les cavaliers
graciles
sont montés à l’aube
sur la colline d’où s’envole l’ascension des coquelicots
L’ombrelle des requêtes y reste
ouverte pour laisser la brise
courir au pétiole assoiffé
d’une feuille
On y entend la pluie tinter.
L’homme y est seul
et dans ce noir
un orme, pour l’éternité,
étend son ombre
Si vous venez m’y chercher
faites le avec précaution, sans faire de bruit,
Dieu ne fasse que se fêle la fine porcelaine de
ma solitude.