N° 55, juin 2010

L’aube détruite


Parvin E’tesâmi (1907 – 1941)
Traduit du persan

Sylvie M. Miller


Un vent se mit à souffler
Abîmant un petit nid
Un auvent se détacha, s’effondra sur une tête
Une forme tressaillit, une occasion se gâcha
Un oisillon tomba du nid
Une plume rougit de sang
Un voyageur évita la route
Par crainte des brigands
L’impact d’un événement 
Fit qu’une porte se ferma
Rompus sont les fils du temps et de la cordialité
Disparus le nom, l’adresse
Des registres d’un bureau
Jamais depuis les cris de joie
N’ont rejailli de ce nid
Et les débris ont fini
Par être lancés au feu
Le souhait nourri par tant d’années
N’existe plus
Un petit enfant a fait
Une chute loin de sa mère


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