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Les poètes de l’« époque de l’éveil », c’est-à-dire de la Révolution constitutionnelle de 1906, avaient déjà modifié en profondeur les thèmes poétiques, mais cette révolution se cantonnait dans le cadre du fond, tandis que les formes poétiques demeuraient les mêmes. Il fallut d’autres évènements historiques d’importance tels que la Première Guerre mondiale, le coup d’État de 1920, et enfin la chute de la dynastie quasi féodale des Qâdjârs et l’arrivée au pouvoir des Pahlavis (1925) pour que le processus de modernisation de la poésie s’affirme davantage. Les formes classiques traditionnelles, limitées par des règles strictes, n’étaient plus suffisantes pour exprimer les grandes questions du jour. Cette modernisation se développa également dans un nouveau contexte : suite au développement de l’éducation et aux progrès du système éducatif, les journaux commencèrent à se servir de la littérature et de la poésie comme un moyen d’informer le peuple.
La nécessité d’une grande évolution se faisait sentir. L’opposition des anciens et des modernes se précisa à travers les débats journalistiques et les hommes de lettres s’exprimèrent sur le fait que les nouveaux aspects et exigences de la vie moderne exigeaient une langue et une littérature moderne. Même les partisans de la littérature classique le comprirent et s’efforcèrent d’insérer des sujets neufs dans les anciens moules poétiques pour éviter une révolution brutale et destructrice des anciennes règles. Ainsi, par exemple, dans le ghazal moderne, la bien-aimée traditionnelle fut remplacée par des notions comme la « patrie », et dans le ghassideh, au lieu de décrire par exemple un animal, on décrivit un avion ou un train. Mais ni ses tentatives maladroites et inutiles, ni le développement des formes poétiques anciennes telles que le mostazâd, le mossammat et le bahr-e tavil ne purent satisfaire le goût des jeunes poètes. Plus les relations avec l’Europe et l’apprentissage des langues étrangères se développaient, plus la poésie rompait avec les règles anciennes. Dans cette période charnière de l’histoire, l’usage des mots et des concepts nouveaux en poésie devint une nécessité incontournable. Il était nécessaire que tout soit vu d’une autre manière.
Avant la période étudiée, des poètes comme Lâhouti (1885-1957) et Eshghi (1894-1924), avaient déjà tenté de frayer une nouvelle voie dans le domaine de la poésie. Iradj Mirzâ (1874-1924), par exemple, utilisant un langage familier et musical, avait réussi à créer un style nouveau fondé sur la simplicité. Son style populaire était très admis et admiré à son époque de sorte qu’il fut surnommé le « nouveau Saadi ». Mais ni Eshghi ni Lâhouti, ni même Iradj Mirzâ, ne purent briser les règles anciennes et concevoir un langage poétique totalement nouveau. La vraie révolution n’eut lieu qu’après une longue période de querelles entre les partisans de la poésie traditionnelle et ceux qui cherchaient une évolution.
Après la Première Guerre mondiale, les débats littéraires entre ces deux groupes prirent de l’ampleur et aboutirent finalement à la victoire relative des partisans du modernisme : lors de la seconde moitié de l’année 1915, une petite assemblée littéraire composée de plusieurs jeunes et talentueux hommes de lettres fut fondée sous la direction du poète Mohammad Taghi Bahâr. Le but de cette assemblée était d’injecter des sens nouveaux dans les formes traditionnelles de le poésie et de la prose classique, de préciser les frontières d’une révolution littéraire et de débattre du degré de respect dû aux ouvrages anciens. Cette assemblée prit plus tard le nom d’ « Assemblée littéraire de la Faculté » (Andjoman-e Adabi-ye Dâneshkadeh) et publia une revue intitulée Dâneshkadeh.
Taghi Raf’at fut le premier théoricien de la nouvelle poésie persane, mais ne fut cependant pas le premier à avoir composé une poésie sans rime et sans rythmes. Lâhouti, dix ans avant Raf’at, avait composé des poèmes selon une forme nouvelle, sans rythme et sans rimes. Cependant, il n’avait pas théorisé son travail. Nous devons à Raf’at la théorisation de la poésie nimâiyenne en tant que genre autonome appartenant à une époque précise de l’histoire et tributaire de la révolution sociale.
Taghi Raf’at composait lui-même des poèmes en persan, en français et en turc. Partisan du parti démocrate, il composait aussi des poèmes politiques. En vue de lutter contre la poésie traditionnelle, il composa un poème ne respectant pas les règles de la métrique classique et qui s’en distinguait considérablement du point de vue de la forme et du contenu. Ce poème n’eut pas de valeur littéraire mais il ouvrit la voie à la nouvelle poésie. Raf’at n’appréciait pas les ancienne formes poétiques. Son école acquit une assez grande réputation et prit le nom de « l’Ecole de Raf’at ».
Abolghâssem Lâhouti, Dja’far Khâmeneh, et Mme Shams Kasmâyi furent les premiers poètes à avoir composé des poèmes modernes et nimâiyens.
La période de cinquante-sept ans que l’on appelle « l’époque de la poésie nimâiyenne » est considérable du point de vue historique. On la divise en quatre périodes principales :
Première période : de 1925 (1304), c’est-à-dire le début du règne de Rezâ Shâh Pahlavi, à septembre 1941 (1320), c’est-à-dire l’arrivée au pouvoir de Mohammad Rezâ, fils de Rezâ Shâh.
Deuxième période : de 1941 (1320) à 1953 (le coup d’ةtat du 28 Mordâd).
Troisième période : de 1953 (1332) à 1963 (1342), la révolte du 15 Khordâd.
Quatrième période : de 1963 (1342) à 1979 (1357) (la Révolution islamique).
Nous prenons l’année 1925 comme point de départ de cette période, car c’est durant cette année que Rezâ Pahlavi se proclama roi. Durant son règne, les évolutions politiques et sociales de l’Iran influencèrent énormément la littérature. Rezâ Khân s’attaqua ainsi aux traditions et aux croyances religieuses sous le prétexte d’une réforme et d’une renaissance nationale. Sous son règne, une évolution sérieuse vers la modernité s’amorça, en particulier au niveau culturel et économique, et les bases d’un système éducatif moderne furent mises en place. Le nationalisme à outrance, le chauvinisme et l’arabophobie, avec une insistance particulière sur le passé et les gloires de l’Iran formaient alors l’essentiel de la réforme culturelle. La censure était également particulièrement virulente et la presse subissant une surveillance attentive, les conditions n’étaient pas propices au développement de nouvelles formes poétiques. Malgré cela, c’est dans ce contexte que Nimâ Youshidj continua à composer des poèmes « modernes ».
Au cours des débuts de ce renouvellement poétique et au plus chaud de l’opposition entre partisans de la métrique classique et partisans de nouveautés, Nimâ publia (en 1921) et à compte d’auteur son premier recueil de poèmes, d’une trentaine de pages, Ghesse-ye Rangue Parideh (L’histoire du teint pâle), comprenant environ cinq cents vers. Dans ce recueil, versifié sous forme de masnavi, le poète jette un regard uniquement poétique sur le monde. Ce regard, qui se projette dans le cadre de la forme classique du gassideh, conduit à une nouvelle thématique, qui distingue cette œuvre. Ses autres poèmes les plus célèbres, Goghnous (Le phœnix, 1936) et Afsâneh (La légende,1922) sont composés en vers libres, rimés et rythmés, aux mètres différents.
En septembre 1941, lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Iran fut occupé au nord par les Soviétiques et au sud par les Anglais. Les Anglais, qui estimaient que Rezâ Khân, d’inclination pro-allemande, ne prenait pas en compte les intérêts des Alliés, le démirent au profit de son fils Mohammad Rezâ. Après cela, les organisations prosoviétiques trouvèrent également un terrain propice à leur développement et fondèrent, avec l’aide de l’URSS, le parti Toudeh (le parti communiste iranien). Le roi nouvellement couronné, autre fantoche, était incapable de prendre des décisions politiques indépendantes.
Cela prépara le terrain au mécontentement et aux troubles intérieurs. En février 1948, un attentat manqué des communistes contre le Shâh se conclut par l’arrestation massive des chefs du parti Toudeh. Suite à cet événement, la publication de plusieurs journaux s’arrêta.
En 1949, le Djebheh-ye Melli-ye Iran (Front national iranien) dirigé par Mossadegh, fut fondé avec en vue de la nationalisation du pétrole iranien. Après la nationalisation, Mossadegh devint Premier ministre cependant, après le coup d’ةtat du 28 Mordâd organisé par la CIA, le Shâh rentra en Iran. La situation économique de l’Iran empira et malgré la nationalisation du pétrole, la situation ne profita guère à l’économie nationale.
Un peu avant la révolte de juin 1948, un groupe secret nommé Fadâïyân-e Eslâm fut formé par Navvâb Safavi, avec l’approbation de l’ayatollah Kâshâni. Ce groupe assassina Razmârâ, le Premier ministre iranien, en 1950.
Tous ces événements historiques influencèrent la littérature de cette époque. Après le septembre 1941, quelques revues littéraires commencèrent à exister. Certaines d’entre elles jouèrent un rôle important dans la propagation et la généralisation de la littérature moderne et surtout la poésie nimâiyenne. Parmi ces revues littéraires, on peut citer Payâm-e No (Message nouveau) qui publia les poèmes des nouveaux poètes. Sokhan (Parole), la revue la plus importante de cette période, était dirigée par Parviz Nâtel Khânlari, lui-même un partisan du modernisme. Cette revue était une revue de critique littéraire. Khânlari était lui-même poète et il fut le premier à critiquer scientifiquement la nouvelle poésie lyrique, en ouvrant la voie à une nouvelle méthode de critique adaptée à la poésie moderne. Après 1939, cette revue se consacra spécialement à la critique de la poésie et à la découverte de nouveaux talents dans ce domaine. D’autres revues telles que le Djâm-e Djam (La coupe de Djamshid) et le Khorous Djangui (Coq de combat) doivent également être prises en considération, du fait de l’importance qu’elles ont accordé au modernisme. Les poèmes de Nimâ et d’autres jeunes poètes furent publiés dans ces revues.
Mais l’événement le plus important de cette période demeure le premier Congrès des écrivains et poètes iraniens en juillet 1946, qui fut tenu par le centre culturel irano-soviétique. Près de soixante poètes, hommes de lettres et chercheurs y participèrent. Parmi eux, seuls quatre des partisans de la poésie nimâiyenne furent présents : Nimâ Youshidj lui-même, Tavalloli, Sheybâni et Ravâhidj. Le président du congrès fut le poète et ministre des affaires culturelles, Malek-ol-Sho’arâ Bahâr. De grands écrivains et chercheurs tels que Sâdegh Hedâyat, Ali Asghar Hekmat et Forouzânfar participèrent également à ce congrès. C’est lors de ce congrès que l’on commença à parler d’une littérature persane contemporaine et d’une littérature nouvelle exprimant une société nouvelle. On discuta à cette occasion du futur de la littérature persane, ainsi que de vraie démocratie, de fraternité et d’une littérature au service du peuple.
En 1947, le premier recueil de poèmes d’Ahmad Shâmlou intitulé Ahanghâ-ye Farâmoush Shodeh (Les mélodies oubliées) fut publié. Dans ce recueil où les genres poétiques se mêlaient, on pouvait trouver des poèmes respectant le mètre classique, des poèmes nimâiyens, ainsi que des poèmes sans rythme et sans rimes qui prirent plus tard le nom du She’r-e Sepid (poèmes blancs, poèmes en prose).
Ce type de poème trouvant ces racines dans la poésie européenne ne fut pas très apprécié à l’époque. L’importance de ce recueil de Shâmlou réside dans le fait qu’il est le premier modèle des poèmes en prose en Iran. Lors des dernières années de la période citée, les partisans de la poésie nimâiyenne comme Sohrâb Sepehri, Siâvash Kasrâyi et Esmâïl Shâhroudi publièrent à leur tour leurs recueils. L’une des particularités des poèmes nimâiyens de cette période est qu’ils ont pour la plupart un titre et que le poète indique la date précise de sa composition - détails quasi inexistants dans la poésie classique.
L’une des influences majeures qu’a subie la littérature contemporaine persane est celle de la culture des pays européens. L’autre influence est issue de la création de divers courants et organisations politiques à tendance religieuse qui s’opposaient à l’influence étrangère en Iran. Comme nous l’avons évoqué, il y eut ainsi l’assassinat, en 1950, de Razmârâ, général de corps d’armée et Premier ministre par les Fadâiyân-e Eslâm, protégés de l’ayatollah Kâshâni, chef de l’Assemblée nationale à l’époque de Mohammad Mossadegh. Quelques années plus tard, il y eut le combat de l’ayatollah Khomeiny contre le régime pahlavi et contre la loi de l’impunité des Américains ayant commis des délits en Iran « La loi de la capitulation », la Révolution blanche de Mohammad Rezâ Pahlavi, puis la Révolte de juin 1963 qui jouèrent à leur tour un rôle important.
A cette époque, le nombre des publications en tous genres augmenta, mais ces dernières avaient un point commun : elles vantaient les bienfaits d’une occidentalisation totale de l’Iran et bénéficiaient à ce titre d’un fort appui gouvernemental. La traduction d’ouvrages littéraires occidentaux prit également de l’ampleur. Ces traductions furent généralement publiées d’abord dans des revues telles que Sepid va Siâh, Tehrân-e Mosavvar, Zan-e rouz, etc. La nouvelle poésie lyrique se développa de plus en plus et de nombreux ouvrages furent aussi publiés dans ce domaine. L’époque était alors à la poésie épique ou lyrique. La poésie nimâiyenne des années 30, qui se voulait un reflet des événements sociaux, avait généralement pour thème l’échec. Cette poésie n’avait pas un aspect philosophique ou didactique, mais était plutôt politique et social.
La poésie lyrique de la période qui suivit n’eut pas de réelle valeur littéraire. La plupart de ces poèmes propageaient la pensée laïque et la vie matérielle. Cette poésie n’aborda cependant pas seulement les questions sociales de l’Iran, mais plutôt celles du monde entier, comme par exemple l’humanisme, les crimes de guerre, la question du Vietnam, le racisme, les couches défavorisées des sociétés, etc.
Fereydoun Tavalloli, Khânlari, Ebtehâdj, Moshiri, Nâderpour et Goltchin Guilâni furent parmi les poètes qui s’orientèrent vers la nouvelle poésie lyrique. Tavalloli peut ainsi être considéré comme le pionnier de la nouvelle poésie lyrique persane.
La nouvelle poésie épique dont les représentants les plus importants sont Nimâ, Shâmlou, Akhavân Sâles, Shâhroudi, Atashi, Royâyi et Kasrâyi, s’opposait à la nouvelle poésie lyrique. Contrairement aux poèmes lyriques dont la thématique était généralement centrée sur la vie intérieure et les rêves des poètes, cette poésie épique se voulait populaire et ancrée dans la réalité sociale. Ce type de poésie était inspiré de la poésie épique classique persane.
Outre la question du pétrole, le coup d’ةtat du 28 Mordâd et autres évènements historiques, l’initiation des poètes et des écrivains aux théories économiques et sociales du marxisme ainsi qu’avec des notions telles que l’humanisme ou l’existentialisme d’un Sartre - dont plusieurs ouvrages avait été traduits en persan - contribuèrent au développement de la nouvelle poésie épique persane. En se penchant sur les problèmes de la société et du peuple, la poésie de cette époque se voulait « engagée ».
La thématique de la poésie classique de cette période est une thématique tournée vers le monde intérieur, celui de la rêverie et de la méditation ; les poètes classiques célèbrent le vin, l’amour, le plaisir et le soi, et l’engagement dans son sens politique et social n’a pas de place dans cette poésie. Au contraire, la poésie nimâiyenne, comme nous le dit Shâmlou, est « une arme, car le poète est un rameau de la forêt de la société. Le poète d’aujourd’hui n’est pas indifférent aux souffrances partagées de son peuple ».
Mehdi Akhavân Sâles (1927-1990) est l’un des grands représentants de la nouvelle poésie épique de style khorâssânien. Son poème Zemestân (1956) est un bon exemple de poésie épique nimâiyenne dans lequel on peut voir les grandes questions du jour versifiées dans un langage poétique et épique ciselé et raffiné. Son désespoir envers la situation politique du pays est exprimé dans de nombreux poèmes, dont le Ghâssedak (Le pissenlit). Ce poème illustre parfaitement sa passion pour la mythologie iranienne, ainsi que la pensée et la culture iraniennes. Il est par ailleurs, le premier à avoir analysé la poésie nimâiyenne du point de vue du rythme et de la forme dans deux ouvrages : Be’dathâ va badâyeh’ Nimâ Youshidj (Les innovations et les spécificités stylistiques de Nimâ Youshidj) publié en 1979 et Atâ va leghâ-yeh Nimâ Youshidj (Les points forts et faibles de Nimâ Youshidj) publié en 1982.
Cette période est l’une des plus importantes de l’histoire de la littérature contemporaine iranienne. Alors que le régime pahlavi avait fait quelques réformes et l’ayatollah Khomeiny était exilé à l’étranger, un profond pessimisme allié au désir de résistance se manifesta chez de nombreux écrivains et poètes en réaction aux changements sociaux et surtout, à l’occidentalisation forcée et la disparition des valeurs nationales.
Cette période marqua l’apogée de la poésie nimâiyenne. La poésie épique et sociale ne cessa de se développer durant cette période. Les poètes ne se contentèrent plus d’une simple dénonciation ou critique des problèmes politiques sociaux ou de critiquer, ils proposèrent aussi des solutions de réforme. Ainsi, de nouveaux termes et concepts s’introduisirent dans la nouvelle poésie et les images poétiques devinrent plus profondes, vagues et difficiles à saisir. L’œuvre de Shâmlou, par exemple, comprend dans son ensemble une forte thématique sociale et philosophique. Du point de vue de la forme, son vers est plus proche de la prose poétique que ceux des autres. La poésie de Forough Farrokhzâd (1934-1966) se rapproche quant à elle du surréalisme. Elle jette un regard pessimiste sur la société et le peuple. Sohrâb Sepehri (1928-1980) s’intéresse, lui, à l’art et aux écoles philosophiques et religieuses de l’Extrême-Orient. Sa poésie, presque toujours rythmée, pose également des problèmes sociaux. Siâvash Kasrâyi est le poète épique qui s’inspire de la mythologie persane.
Il ne faut pas oublier que malgré le succès et le développement de la nouvelle poésie, la poésie classique continuait à exister et avait ses propres partisans. De nombreux poètes contemporains nous ont légué des recueils de poèmes classiques. La poésie traditionnelle de cette époque n’a pas de considérable différence avec l’ancienne poésie classique. La forme la plus réussie fut alors le tchârpâreh (sorte de quatrain) ; les autres formes les plus fréquentes étant le ghazal, le ghassideh, le masnavi, le mossammat et le tarkib band, formes toutes respectueuses de la manière ancienne avec cette seule différence qu’ils reflétèrent pour la plupart les questions du jour et la vie sociale. Certains poètes comme Bahâr, Shahriyâr, Moayyeri, Hamidi, Firouzkouhi et Avestâ comptent parmi les grandes poètes classiques contemporains persans.
* La poésie « nimâiyenne » a été nommée d’après le plus grand représentant de la poésie moderne en Iran, c’est-à-dire Nimâ Youshidj.
Bibliographie :
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Yâhaghi, Mohammad Dja’far, Djouybâr-e Lahzehâ, Djaryânhâ-ye Adabiât-e Mo’âsser-e Fârsi, Nazm va Nasr (Le ruisseau des moments, les courants littéraires persans modernes en prose et en poésie), Dibâ, 3e éd., 2001.
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