N° 19, juin 2007

Je vais éteindre les lumières


Shâhin Ashkân


- Zoya Pirzad, 2001, 293 pages.

Je vais éteindre les lumières" est le titre du premier roman de Zoya Pirzâd, écrit après une série de nouvelles qu’elle a publié dans les années 90.

Le roman décrit le quotidien de Clarisse, une arménienne installée avec sa famille dans le quartier résidentiel réservé aux cadres du complexe pétrolier d’Abâdân (Golfe Persique) au milieu des années 70, avant la Révolution islamique.

Le lecteur est invité à pénétrer dans l’univers de cette femme qui se consacre essentiellement aux tâches ménagères et au bien-être de sa famille composée de deux petites filles jumelles turbulentes, de son fils adolescent et de son mari flegmatique, inconscient des troubles émotionnels qu’elle traverse. Sans oublier la présence permanente de la mère et de la sœur de Clarisse, plutôt envahissantes. Cependant, dans cette routine, elle est toujours disponible pour porter, soigner, et écouter les autres, mais s’enferme souvent dans un monologue intérieur… jusqu’au jour où l’arrivée de la famille Simoniân déclenche chez eux un véritable bouleversement. Emile Simoniân, ingénieur sanitaire qui a perdu sa femme, s’installe dans l’appartement d’en face avec sa fille, pré-adolescente et sa mère issue de l’aristocratie arménienne de Jolfa (un quartier de la ville d’Ispahan). La vieille dame très autoritaire, aux accents brusques, vit dans la nostalgie d’un passé glorieux dont il ne reste plus que quelques vestiges vieillis et démodés.

Lors d’un dîner organisé par les Simoniân, Clarisse découvre Emile. Cette rencontre et toutes celles qui vont suivre réveillent peu à peu des sentiments qu’elle avait négligés jusque-là. Elle trouve chez Emile une attention, une écoute et un regard qui la valorisent. Elle partage avec lui la même passion pour la lecture, la musique, les fleurs. Peu à peu, une conversation intime se noue entre eux. Epouse, mère, soeur et fille, Clarisse veut maintenant qu’on la reconnaisse en tant que femme avant tout.

L’écrivain Zoya Pirzâd, déjà primée pour ses nouvelles, a reçu pour ce roman plusieurs prix dont celui du meilleur roman de l’année 2001 en Iran. Dans un pays où le tirage des livres est modeste, cet ouvrage en est à sa douzième édition en moins de trois ans. Depuis sa publication, il a fait couler beaucoup d’encre et les critiques le saluent comme l’avènement d’une nouvelle écriture féminine. Une traduction française est actuellement en cours.


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