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Pays multiculturel et fragmenté géographiquement, l’Afghanistan rassemble de nombreuses ethnies dont les Pachtounes, l’ethnie majoritaire du pays (de 40 à 55% de la population) suivie ensuite des Tadjiks (de 20 à 30%). Troisième communauté ethnique du pays en terme numérique, les Hazâras (dont le nom viendrait du persan hezâr, signifiant "mille") ont connu une histoire mouvementée où se sont alternées persécutions, guerres et migrations forcées.
Estimée de 3 à 5 millions selon les sources [1], la plus grande communauté hazâra se trouve en Afghanistan (environ 3 millions de personnes), mais on les trouve aussi au Pakistan principalement dans la ville de Quetta (900 000), en Iran (500 000) et en Australie (de 10 000 à 20 000). Ils parlent le hazâragi, dialecte issu du persan, et sont pour la grande majorité chiites, même si on compte parmi eux un certain nombre d’ismaéliens et une petite minorité sunnite. La communauté hazâra est elle-même divisée en de nombreuses tribus telles que Maska, Qalandhari, Besudh, Jaghuri, Naimans… Si elles ont été l’objet d’une certaine médiatisation sous le régime des talibans - notamment avec la destruction des statues de Bouddha dans les falaises de Bâmiyân -, les persécutions subies par la communauté hazâra trouvent leurs racines dans des conflits interethniques ancestraux qui, en l’absence d’un Etat central fort et à même de favoriser l’apparition d’un sentiment d’appartenance au niveau national, continuent de déchirer le pays.
Si l’on prend en considération leurs traits physiques et certains éléments de leur culture, les Hazâras semblent avoir des origines mongoles et caucasiennes, et d’après certains historiens, ils seraient les descendants des armées mongoles de Gengis Khân qui passèrent par le Hazârajat actuel au XIIe siècle. D’autres avancent qu’ils descendraient des tribus Ouïgoures s’y étant établi bien avant l’arrivée des Mongols et qui auraient opposé une forte résistance à ces derniers, alors que selon une autre théorie, ils seraient les descendants des Koshanis, l’une des premières peuplades s’étant établie sur le territoire afghan actuel et qui aurait construit les célèbres Bouddhas de Bâmiyân. [2]
Vivant dans une région montagneuse et difficile d’accès située au centre de l’Afghanistan actuel surnommée le Hazârajat ou Hazâristân [3], la société des Hazâras fonctionnait sur la base d’une organisation tribale semblable au système féodal incluant de grands propriétaires terriens, des paysans à leur service et des artisans. Du fait des conditions géographiques et climatiques difficiles, ils furent ignorés du pouvoir central et jusqu’au début du XIXe siècle, leur territoire avait un statut de semi-indépendance par rapport au reste du pays. A la suite d’une série d’opérations militaires menées par l’Emir de Kaboul Abdur Rahmân Khân, le Hazârajat fut définitivement intégré à l’Afghanistan et perdit toute autonomie en 1893, non sans avoir payé un lourd tribut humain et matériel. Les nombreuses pressions financières et politiques exercées par le gouvernement central entraînèrent plusieurs soulèvements réprimés violemment par l’armée d’Abdur Rahmân - événements qui marquèrent ensuite durablement la mémoire collective et le folklore Hazâra ; l’inhumanité de ce dernier demeurant l’objet de nombreux contes et récits. Ces soulèvements furent un prétexte à l’instauration d’un véritable système de discrimination et de répression constante à leur encontre, incluant notamment des taxes très lourdes, les pillages réguliers d’habitations, la vente d’enfants comme esclaves, la destitution de nombreux leaders religieux chiites et leur remplacement par des figures religieuses sunnites… En 1894, Abdur Rahmân octroya le droit aux Koshis, tribu nomade pachtoune qui l’avait aidé à conquérir la zone, de cultiver les terres fertiles de la région, faisant d’eux la nouvelle noblesse terrienne locale. Il divisa également le Hazârajat en trois provinces afin d’éradiquer tout sentiment d’unité et couper court à la constitution de tout mouvement d’indépendance à grande échelle. Ces événements contribuèrent à cristalliser les oppositions entre Hazâras - chiites dans leur majorité - et Pachtounes sunnites, faisant du facteur religieux un élément central de la profonde opposition désormais enracinée entre ces deux communautés.
Malgré la mise en place par son petit fils Amanullah Khân d’une constitution assurant le traitement égal de chaque citoyen du pays, les choses ne s’améliorèrent guère en pratique et on assista à un processus de "pashtounisation" renforcé de l’Afghanistan, qui fut poursuivi par le général Mohammad Nadir Shâh jusqu’à son assassinat en 1933 [4] puis par ses successeurs. Cette situation contribua à l’enracinement d’une situation de sous-développement économique et culturel chronique. [5] Malgré le développement institutionnel de l’enseignement secondaire et universitaire durant les années 1950 et 1960, peu de Hazâras purent avoir accès à une éducation scolaire et ils se confinèrent le plus souvent à exercer des métiers de porteurs, laboureurs ou domestiques. Leur situation connut quelques améliorations au cours des années 1970, où certains Hazâras furent nommés à des postes administratifs importants alors que leur présence au sein des universités tendait à s’accroître. En outre, le coup d’Etat mis en place par Noor Mohammad Tarakî et le groupe Khalq, farouche adversaire de l’émancipation et de la participation politique des Hazâras, mit brutalement fin à ce mouvement.
Après le coup d’Etat de 1979 et l’invasion des Soviétiques en 1980, les Hazâras constituèrent l’un des principaux foyers de résistance à l’occupant. Dans le sillage de la Révolution islamique iranienne, ils mirent en place des formations politiques pro-iraniennes [6], fer de lance d’une résistance au gouvernement central prosoviétique. Cependant, les différends et querelles idéologiques qui apparurent progressivement entre les leaders de ces différents groupes contribuèrent à saper l’unité et l’efficacité du mouvement.
Les grands leaders hazâras tirèrent les leçons des conséquences dramatiques de leurs querelles fratricides et fondèrent en 1988 un seul et même parti rassemblant l’ensemble des formations politiques hazâras, le Parti de l’Unité (Hezb-e Wahdat). Porté par un leader charismatique, Abdul ’Alî Mazârî, ce parti devint rapidement un acteur politique de poids et fut invité en tant qu’observateur à de nombreuses conférences politiques internationales, ce qui permit à la "cause hazâra" de trouver un certain écho au niveau international et notamment au sein des Nations Unies. [7] Assassiné en 1995 par les talibans, Mazârî devint par la suite une icône de la résistance du peuple Hazâra face à l’oppression sous toutes ses formes.
Le retrait des troupes soviétiques en 1989 entraîna le réveil des rivalités intertribales pour la conquête du pouvoir central, durant laquelle le Parti de l’Unité s’opposa farouchement aux talibans. Après la prise du pouvoir par ces derniers en 1996, les affrontements et massacres se multiplièrent - notamment à l’Ouest de Kaboul où habitaient de nombreux Hazâras -, ou encore durant la prise de Mazâr-e Sharîf qui se solda par le massacre de près de 2000 civils hazâras ainsi que de centaines d’Ouzbeks et de Tadjiks. De 1992 à 1996, le Parti de l’Unité connut également de sanglants affrontements avec Ittihâd, le parti sunnite et pachtoune, qui se soldèrent par le massacre de centaines de civils. [8] En outre, les différends religieux furent largement instrumentalisés par les talibans afin de justifier leur ambition de contrôler l’ensemble du Hazârajat. [9]
Afin de fuir cette guerre civile mais également en vue de trouver de meilleures opportunités d’emploi, un grand nombre de Hazâras a émigré vers d’autres villes Afghanes telles que Mazâr-e Sharîf, Badghis, Badakhshân ou Kaboul. Ces mouvements migratoires internes ont d’ailleurs contribué à diviser la communauté Hazâra entre un groupe ayant conservé un mode de vie traditionnel et rural, et une classe urbanisée d’ouvriers et de professions intermédiaires en majorité cultivée et tournée vers la modernité. Cette dernière s’est d’ailleurs progressivement fait une place au sein de l’échiquier politique en fondant, au cours des années 1960 et 1970, plusieurs partis défendant des idéaux ayant tantôt une coloration socialiste et séculariste, tantôt nationalistes et teintés de religiosité. Cette effervescence politique s’est également traduite par l’accès de plusieurs personnalités hazâras telles que Ya’qûb La’lî (ministre des mines et de l’industrie) ou encore Wâhid Sarâbî (ministre de la planification) à de hauts postes gouvernementaux.
La situation politique et économique des Hazâras connut une certaine évolution après le renversement des talibans en octobre 2001. Faisant du respect des droits des minorités ethniques et religieuses du pays une des pierres angulaires de la société d’ "après-guerre", l’accord de Bonn ainsi que la loi constitutionnelle afghane autorisa désormais les Hazâras à participer au gouvernement de Hamîd Karzaî. [10] Cependant, au-delà des principes formels, beaucoup d’anciens leaders politiques et moudjahiddines pachtounes demeurèrent dans la nouvelle administration et les Hazâras furent le plus souvent écartés des postes clés. En outre, la chute des talibans s’est traduite par un renforcement des revendications identitaires et politiques des Hazâras, portées par un sentiment de révolte et d’impunité face à l’ensemble des injustices subies par leur communauté ainsi que par le maintien d’une situation de pauvreté et d’insécurité chronique.
Hâdjî Mohammad Mohaqqiq, membre du Parti de l’Unité et politicien ayant exercé des hautes fonctions au sein de l’appareil étatique afghan et étant arrivé deuxième après Hamîd Karzaî durant les élections de 2004, a déployé de nombreux efforts pour défendre la cause de son peuple au niveau gouvernemental - efforts relayés en partie par certaines organisations civiles ou par des personnalités hazâras telles que Sima Samar, présidente de la commission afghane indépendante des droits de l’homme. Cependant, aujourd’hui encore, les Hazâras demeurent des "citoyens de seconde zone", jouissant de droits moindres que les autres communautés vivant en Afghanistan tout en demeurant l’objet de tout un ensemble de discriminations officieuses.
La migration semble avoir toujours fait partie intégrante de la communauté Hazâra. Cependant, si elle a souvent été imposée par des situations de guerre ou pour fuir de multiples persécutions, elle a également des causes saisonnières et économiques. La première vague d’émigration date de la fin du XIXe siècle, où les attaques menées par Abdur Rahmân Khân en vue de conquérir le Hazârajat entraînèrent la fuite de plusieurs milliers de Hazâras vers le Pakistan - à l’époque les Indes Britanniques -, où ils s’établirent dans la ville de Quetta. Plus récemment, la sécheresse des années 1970 puis l’invasion soviétique et les années de guerre ont entraîné la fuite massive de plusieurs dizaines de milliers de Hazâras hors de leur pays, notamment en Iran et dans la ville de Quetta au Pakistan. Nombre d’entre eux ont également émigré dans des pays occidentaux tels que le Canada, les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Australie.
Si les Hazâras établis de longue date au Pakistan constituent l’exemple d’une intégration particulièrement réussie- la majorité d’entre eux ont effectué des études universitaires et certains occupent des hauts postes économiques ou politiques [11], notamment au sein du gouvernement du Baloutchistan -, les immigrés arrivés depuis les années 1970 ont souvent été embauchés dans les mines de charbon et ont souffert de conditions de travail particulièrement difficiles. En Iran, les Hazâras sont relativement mobiles et migrent d’une ville à l’autre en fonction des opportunités d’emploi, travaillant de façon ponctuelle comme ouvriers agricoles ou dans le secteur du bâtiment pour de bas salaires.
La constitution de communautés de migrants à l’étranger a favorisé l’accroissement des flux économiques ainsi que des échanges d’idées favorisés par le retour d’une minorité hazâra éduquée au Hazârajat, occupant pour la plupart des cadres administratifs ou humanitaires sur place. En outre, les transferts de fonds vers la terre natale au travers du système du hawâla (sortes de lettres de crédit) permet d’assurer un véritable lien non seulement financier, mais également de confiance basé sur l’appartenance à une même communauté entre les migrants et ceux restés au pays.
Si, en tant que groupe ethnique particulier, les Hazâras ont des traditions et pratiques qui leur sont propres, ces dernières n’en demeurent pas moins relativement proches de celles des autres ethnies peuplant le pays : la prédominance des activités agricoles et d’élevage exercées par l’ensemble de ces communautés a en effet contribué à l’émergence de modes de vie similaires, et au-delà des différences d’écoles (mazhab), elles partagent en commun une religion unique : l’Islam.
Cependant, chiites dans leur grande majorité, les Hazâras se distinguent notamment par la célébration des événements fondateurs de cette branche de l’Islam, et plus principalement de l’Ashûrâ. Interdite sous le régime des talibans, la commémoration du martyre de l’Imam Hussein est demeurée pour eux non seulement un moment de sociabilité où l’ensemble des membres de la communauté célèbre une identité commune, mais est également, dans la mémoire et les représentations collectives, un reflet des persécutions constantes subies par leur communauté.
La commémoration de cet événement s’est d’ailleurs convertie, notamment au sein de certaines communautés hazâras immigrées comme celle de Quetta, en un véritable mode d’expression et un miroir de soi permettant de se définir comme minorité incomprise et persécutée, dont l’histoire est sans cesse mise en parallèle avec celle du chiisme : "Dans les prêches, les souffrances endurées par les Hazâras sont constamment rapprochées de celles de Hossein et de sa famille. La soif qui torture les compagnons de l’Imâm, empêchés d’aller se ravitailler en eau à l’Euphrate, renvoie au blocus que les talibans ont imposé au Hazârajat entre l’été 1997 et l’automne 1998 ; la profanation du corps de Hossein est mise en parallèle avec la fin tragique de ’Abdul’Alî Mazârî, le leader hazâra capturé et tué par les talibans en mars 1995 ; plus généralement, le sort des victimes de Karbala est comparé aux différents massacres qu’ont subis les Hazâras […] Les événements politiques et militaires récents entrent ainsi en résonance avec l’histoire mystique du chiisme". [12] Cette pratique est particulièrement vivace au sein des communautés immigrées et éparpillées dans les grandes agglomérations urbaines en ce qu’elle permet de se remémorer une identité et un passé commun, ainsi que de mettre en scène la nostalgie d’une terre perdue. L’eschatologie chiite permet aussi d’envisager un avenir meilleur, où le retour de l’Imâm caché marquera le rétablissement de la justice et entraînera la punition de tous les oppresseurs. Le vécu religieux constitue donc un indicateur riche des représentations historiques, de la vision du présent ainsi que des attentes futures de cette communauté.
La diaspora hazâra a également développé de nombreuses structures communautaires à dimension religieuse ou laïque. Elles sont particulièrement nombreuses à Quetta où les associations de quartier (mahalla) et les imâmbargah ("cour de l’Imâm") sont des lieux de sociabilité centraux permettant le tissage de liens d’entraide et de solidarité entre les différents membres de la communauté.
Plusieurs associations et organisations destinées à mieux faire connaître la cause et la culture Hazâra ont également été fondées, telles que l’Union Hazâra du Danemark ou encore la Hazâra Ethnic Society en Australie.
Si le rôle joué par le Parti de l’Unité durant les années de guerre civile a permis aux Hazâras d’acquérir une certaine influence au sein de la sphère politique afghane et a donné à leur cause une résonance internationale, la communauté hazâra demeure victime de ses propres dissensions internes. Elle demeure en effet divisée idéologiquement - notamment quant aux questions concernant le statut du Hazârajat au sein de l’Afghanistan - ainsi que géographiquement - malgré la présence de liens multiples et de flux d’échanges importants entre les Hazâras restés au Hazârajat et ceux ayant migré vers d’autres villes afghanes d’une part, et les Hazâras d’Afghanistan et la communauté émigrée d’autre part. Cette fragmentation rend illusoire l’existence d’un "intérêt communautaire commun" et semble malheureusement hypothéquer la probabilité d’une amélioration réelle de leur situation sans une aide internationale de long terme, et dans un contexte où les rivalités interethniques n’ont cessé de s’amplifier et d’être alimentées par les différends religieux.
Bibliographie
Monsutti, Alessandro, War and migration : social networks and economic strategies of the Hazâras of Afghanistan, Routledge, 2005.
Monsutti, Alessandro, "Entre effervescence religieuse et expression politique : l’Ashûrâ parmi les Hazâras à Quetta (Pakistan)", Ethnographique.org, No. 8, Novembre 2005.
Mousavi, A., The Hazâras of Afghanistan, Oxford, 1998.
Richard, Yann, L’islam chi’ite : croyances et idéologies, Fayard, 1991.
Sarabi, Humayun, Politics and modern history of Hazâra, sectarian politics in Afghanistan, Master of Arts in Law and Diplomacy Thesis, Fletcher School, Tuft University, 2006.
[1] Ces chiffres sont sujets à de nombreuses controverses et sont fortement politisés. Certains avancent le chiffre de 3 millions, alors que d’autres affirment que la population hazâra résidant en Afghanistan excède les 4 millions. Ils représenteraient environ 9% de la population afghane totale. En l’absence de recensement précis du gouvernement central, nous devons nous contenter de ces très approximatives estimations.
[2] La capitale du Hazârajat, Bâmiyân, fut dans le passé l’un des berceaux du bouddhisme. Un grand nombre des vestiges de cette époque ont été détruits à la fin du XIXe siècle durant les batailles conduites par Abdur Rahmân, pour être ensuite ignorés par la majorité de ses successeurs, jusqu’à la destruction des deux plus anciennes statues de Bouddha de Bâmiyân par les talibans en 2001.
[3] Au fil des guerres et des persécutions dont ils ont été victimes au cours de l’histoire, certains se sont également établis dans les provinces de Jauzjan et de Badghis, ou encore à l’ouest du Turkestân.
[4] Cette politique se traduisit notamment par la promotion de la langue et de la culture pachtoune dans cette région et par l’interdiction de toute manifestation culturelle importante au sein des tribus hazâras. Des politiques visant à effacer le nom des personnalités politiques proches des Hazâras des archives historiques furent également mises en place. A cette époque, l’accès aux hauts postes au sein de l’administration et de l’armée leur était également refusé et de nombreuses personnalités intellectuelles hazâras et chiites furent assassinées.
[5] Cette situation fut notamment aggravée par le maintien d’un haut niveau de taxe visant à contraindre les Hazâras à vendre leur terre pour permettre l’installation des Koshis.
[6] Parmi les partis établis en 1979, on peut citer Shûrâ-ye Ittifâq (Conseil de l’Union) qui fut le plus influent, Harekat-e islâmî (le Mouvement Islamique), ou encore Sâzemân Mujâhidîn-e Mustazafîn (Organisation des guerriers déshérités) et Sâzemân-e nasr (l’Organisation de la Victoire).
[7] Au niveau interne, il lui fut également accordé une représentation au sein du Conseil national ainsi que trois postes ministériels.
[8] A ce titre, les nombreux pillages et massacres de civils hazâras perpétrés par les talibans en majorité pachtounes durant la guerre civile ont conduit certains experts à parler de génocide hazâra. Le débat concernant la reconnaissance d’un tel génocide fut notamment relancé en 2002, à la suite de la découverte d’ossements humains dans un site de Bamiyan suspecté d’abriter des fosses communes par une mission des Nations Unies.
[9] A la fin des années 1990, les combats menés par les talibans en vue de prendre le contrôle du Hazârajat ont contraint de nombreuses tribus hazâras à se réfugier dans les montagnes, notamment suite à la destruction de la ville de Bâmiyân et de ses villages alentours en 1999. Ces offensives se sont traduites par une augmentation sans précédent des personnes déplacées, leur nombre atteignant 115 000 pour la seule ville de Bâmiyân.
[10] Même s’ils demeuraient très inférieurs numériquement par rapport aux Pachtounes et aux Tadjiks.
[11] A titre d’exemple, le Général Mohammad Mûsâ, ayant occupé un haut poste militaire au Pakistan, était hazâra.
[12] In Monsutti, Alessandro, "Entre effervescence religieuse et expression politique : l’Ashûrâ parmi les Hazâras à Quetta (Pakistan)", Ethnographique.org, No. 8, Novembre 2005.