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La transhumance peut être définie comme étant une migration saisonnière de population ou de bétail des plaines vers la montagne. Affectant l’ensemble des régions du monde, ce phénomène fut et demeure l’occasion de fêtes diverses célébrées par les communautés nomades et paysannes.
L’Iran est un pays qui se caractérise par la présence de nombreuses tribus nomades vivant, pour la majorité, dans les montagnes (la population nomade compte à elle seule plusieurs millions d’individus), et ayant un rôle économique important (ils fournissent ainsi près du tiers de la production nationale de petit bétail). Ils vivent au rythme des saisons et installent leurs campements à une altitude plus ou moins haute selon les périodes de l’année ; descendant dans les plaines pour fuir la rigueur de l’hiver en altitude et "remontant" en été pour trouver davantage de fraîcheur et des pâturages pour leurs troupeaux. Chaque tribu possède également de riches traditions remontant parfois à de nombreux siècles. Ces transhumances sont ainsi l’occasion d’exprimer certains éléments constitutifs de ces cultures marquées par une forte symbolique. Dans ce sens, les phénomènes de migration représentent un moment de joie et la quête d’un avenir meilleur. Elles sont aussi l’occasion de rencontres entre les tribus, ou encore de la célébration de nombreux mariages.
L’Institut de Recherches Ethnologiques a l’intention de présenter la transhumance des nomades iraniens en tant de phénomène comptant au nombre des richesses du patrimoine culturel de l’Unesco. En cas d’approbation, la transhumance sera ainsi le quatrième phénomène iranien enregistré par cet organisme international. L’année dernière, le théâtre "Taazieh", le Nouvel An Iranien (Norouz), ainsi que la musique traditionnelle iranienne avaient été présentés à cette organisation pour y être soumis au vote des membres afin de pouvoir être inscrits au patrimoine mondial culturel. Les dossiers sont actuellement à l’étude.
Concernant les efforts de ce centre pour faire enregistrer les phénomènes ethnologiques iraniens à l’Unesco, Mohamad Mir Chokra’i, directeur du centre d’études sociologiques, a déclaré qu’il était faux de croire que la notion d’héritage culturel n’englobait que les tombeaux ou les monuments. Il a ajouté qu’il fallait également reconnaître la valeur de certains phénomènes culturels existant au niveau régional et non pas seulement à l’échelle nationale. Cette volonté de reconnaissance n’a émané pour l’instant que de l’Iran, et les autorités de ce pays ont par ailleurs déclaré qu’il n’était pas dans leur intention de lui associer le phénomène de transhumance se déroulant dans d’autres régions du monde. Elles ont cependant insisté sur le fait que l’étude de ce phénomène, qui existe dans d’autres pays voisins tels que l’Afghanistan, devrait être l’objet d’études coordonnées dans la région.