N° 12, novembre 2006

Table ronde sur le Liban





Lors d’une table ronde tenue le mercredi 27 septembre à la demande de l’Institut de Recherches Euro-américaines de l’Université de Téhéran, Adnan Mansour, ambassadeur du Liban en Iran, a tenu un discours ayant pour thème l’attaque d’Israël contre le Liban dont nous publions quelques extraits.

Durant cette table ronde, l’ambassadeur du Liban a évoqué les attaques perpétrées le 12 juillet dernier par l’armée israélienne contre le Liban et qui se sont soldées par la destruction totale de près de 15 000 habitations. Il a précisé que "ces attaques ont infligé de lourds dégâts à plus de 35 000 autres foyers, à des dizaines d’établissements scolaires, ainsi qu’à la centrale d’eau et d’électricité. Même les mosquées n’ont pas été épargnées par ces assauts, qui se sont par ailleurs soldés par la destruction de plus de 150 ponts. Plusieurs hectares de terres agricoles ont été incendiés. En plus des milliers de sans abris victimes de cette guerre, on estime à plus de 8 milliards de dollars les dommages et dégâts matériels infligés au Liban."

"En 1955, déjà, la Bande de Gaza été l’objet d’attaques de chasseurs bombardiers de l’armée israélienne. En 1956 encore, Israël a participé à l’assaut tripartite contre l’Egypte. En 1967, une attaque a été lancée contre les territoires égyptien, jordanien et syrien et deux ans plus tard, des avions de ligne libanais ont été anéantis à l’aéroport de Beyrouth. Une partie du Liban sud a été occupée par les israéliens en 1978 et en 1982. De nouveau, en 1996, une attaque d’envergure a provoqué un bain de sang sur le sol libanais", a précisé plus loin l’ambassadeur dans ses propos, avant d’ajouter : " Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a ratifié une série de résolutions en réaction aux attaques israéliennes. L’une d’entre elles, la résolution 425, appelle à un retrait sans condition d’Israël du sol libanais. Cependant, Tel-Aviv a rejeté ladite résolution, tout comme il l’avait déjà fait pour d’autres résolutions concernant le retrait d’Israël des hauteurs du Golan, et notamment les résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité".

Adnan Mansour, pour qui le retrait final d’Israël est le fruit de 18 années de ferme résistance de la nation libanaise, a par ailleurs fait savoir que malgré ce retrait, Israël occupait encore une partie du territoire libanais à Chabâ ainsi qu’à Kafar Choubâ.

De même, il a évoqué l’incarcération des civils libanais qui demeurent prisonniers dans les prisons israéliennes. " Les cartes indiquant la localisation des champs de mines restent toujours en leur possession et ils refusent de nous les remettre. Ceci est très alarmant, étant donné qu’il existe au sud du Liban plus de 400 000 mines non désamorcées, et dont les déflagrations quotidiennes coûtent la vie à des innocents", a-t-il précisé avant d’ajouter : " L’armée israélienne viole quotidiennement l’espace aérien, maritime et terrestre du Liban, et ce sous le regard des casques bleus. Depuis le retrait israélien du Liban sud en l’an 2000 jusqu’au déclenchement des affrontements de juillet 2006, l’armée israélienne a violé à 11 000 reprises - par terre, mer et air - le territoire libanais.

Selon l’ambassadeur libanais, depuis la formation du gouvernement israélien en 1948, 90% des habitants de la Palestine - c’est-à-dire sept millions de personnes- sont devenus des sans abris, ce qui est sans l’ombre d’un doute l’une des tragédies humaines majeures du XXème siècle. Parmi ces réfugiés de guerre, 430 000 ont trouvé asile au Liban et constituent aujourd’hui près de 12% de la population libanaise.

Il a par ailleurs qualifié d’erronées les allégations des responsables de Tel-Aviv sur la paix et a déclaré : " Durant les pourparlers de paix, les israéliens n’évoquent qu’une partie de leur volonté de renoncer à leurs ambitions (…) ils considèrent la restitution des terres comme étant un don ou bien un avantage concédé à un pays, alors qu’ils ne font que lui rendre ce qui lui appartenait auparavant. Dans son livre Une place sous le soleil, Benjamin Netanyahu écrit en effet que le renoncement au fleuve Litanie, aux territoires de la Jordanie, au désert du Sinaï et à la région de Taba sont des points accordés par Israël aux arabes.

Au terme de son discours, l’ambassadeur du Liban à Téhéran a rendu hommage à la nation et à la résistance libanaises, qui a fait preuve d’un grand courage lors de cette guerre. Il a enfin qualifié d’impossible toute paix sans le retour des réfugiés sur leur terre natale, le désarmement d’Israël (armes nucléaires et chimiques), et la formation d’un gouvernement palestinien ayant pour capitale la ville de Jérusalem.


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